•  Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

     Chapitre V

    La jeune fille bondit hors de sa cachette jusque dans la cour où sa marraine venait de s’arrêter, tout près de l’antique bassin desséché.

    Qu’y a-t-il, Adélie ?

    Mr de Rubens vous demande, ma chère enfant.

    Les fins sourcils d’Isabelle se froncèrent et ses yeux, tout à l’heure si sereins, s’assombrirent.

    Que me veut-il, encore ?

    Je n’en sais pas plus, malheureusement. Il vous attend dans le petit salon. Isabelle dit ironiquement :

    Je vois... ma belle-mère sera là et l’on va me juger sur ma conduite, comme d’habitude... Tout cela, parce que je n’ai pu supporter plus longtemps cette comédie…

    Adélaïde regarda avec effarement la jeune Isabelle.

    Une comédie ? Quelle comédie ?

    Mais Isabelle éludant la question, se dirigea vers le salon où on l’attendait. Elle était déjà loin du petit bassin aux anges et se souciait peu de ce que sa marraine essayait de lui recommander en élevant un peu la voix :

    Recoiffez-vous un peu avant de paraître devant eux, et prenez le temps, au moins, de mettre des chaussures convenables !

    Mais Isabelle n’entendait plus rien. Près du grand salon se trouvait un salon décorée de glaces en pieds où trônait un fauteuil Louis XVI. Cette pièce donnait sur un bureau d’où Édith d’Argenson régentait le domaine. De forts beaux meubles anciens bien entretenus, étaient ornés se somptueux vases garnis chaque jour de fleurs nouvelles. Édith d’Argenson en avait fait son domaine favori. 

    Après avoir fait un examen complet de ce qui entourait sa marâtre, Isabelle entra dans le grand salon. La comtesse, vêtue d’une vaporeuse robe d’un bleu nattier, se trouvait enfoncée dans un profond fauteuil bergère. Elle conversait avec son mari debout près d’une porte fenêtre donnant sur la terrasse.

    Elle enveloppa sa belle-fille d’un rapide coup d’œil qui s’attarda sur ses sandales usées et sur ses bas rapiécés à multiples reprises.

    Toujours aussi mal vêtue, Isabelle ? Vous me faites l’effet d’une pauvresse pour une de Rubens. Vous avez pourtant quelques robes moins affligeantes que celle-ci ? Mais quel plaisir avez-vous, lorsque vous vous présentez à votre père et moi-même, à vous affubler de la sorte ? Vous êtes incorrigible, vraiment !

    Isabelle ne se démonta pas et répliqua :

    Je suis à mon aise pour faire ce qu’une sauvageonne a, à faire, hors de votre présence. De plus, en m’affublant de la sorte, comme vous dites, je ne fais qu’économiser votre argent, Mme. La fortune déclinante de monsieur votre mari servant à entretenir uniquement le château... il ne peut guère supporter les frais de mon entretient qui devrait pourtant être à sa charge...

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    Heureusement que ma marraine, avec sa rente mensuelle lui venant de l’héritage de son défunt frère, pallie au manque depuis mes six ans ! Accoutrée ainsi, je ne coûte guère avec mes déplorables vêtements plus que rapiécés et mes ballerines usées jusqu’à ne presque plus avoir de semelles. Je ne dois mon affection et mon respect qu’à une seule personne : celle qui m’a élevée et qui prend soin de moi depuis mes six ans. Ainsi, je ne mets pas en péril vos deniers, Mme !

    Quelle suavité dans cette douce voix d’où ne sortaient que des reproches pleins de sous-entendus, afin de mettre son père mal à l’aise.

    A la réplique cinglante de sa fille, Mr de Rubens la toisa d’un regard courroucé et répliqua :

    Cela devient intolérable, Isabelle ! Tu n’as aucune retenue dans tes propos ! Tu ne tiens pas compte des observations que ta mère se donne la peine de te faire pour ton bien !

    Ma mère ? Mais je n’ai plus de mère, Mr le comte ! Comme je n’ai plus de père, étant donné que ses absences m’ont presque fait oublier son visage et de quoi il a l’air actuellement !

    Vas-tu te taire ! Qui te permet ?! Fit le comte, hors de lui.

    Et pour quelle raison me tairais-je ? Vous, Mme, avez pris la place de ma mère et m’avez relégué volontairement, avec l’accord de votre troisième mari : mon père, aux oubliettes. Je vis dans un donjon. Autant dire, que les oubliettes sont d’actualité ! Pratique pour ne pas s’encombrer d’une enfant de six ans qui, en grandissant, est encore plus coûteuse à entretenir ! N’est-ce pas, Mr le comte ?

    Tu as un aplomb, ma fille ! Ce que je fais de mon argent ne regarde que moi, Isabelle !

    Oh ! Je ne le sais que trop ! Je suis si insignifiante ! N’est-ce pas, Mme ! Seule votre fille compte au point de m’avoir éliminé de l’existence du père auquel, légitimement, je croyais avoir droit ! Je suis telle que vous désirez que je sois : une laissée pour compte, et votre plaisir à détourner père de moi, vous satisfait votre égaux ! Il ne faut vous en prendre qu’à vous même si je suis une sauvageonne comme vous vous plaisez à me surnommer.

    La d’Argenson accusa le coup et fit mine d’en être peinée :

    Est-ce là, votre façon de m’exclure de votre vie, Isabelle ? Que vous ai-je fait pour mériter une telle haine, moi qui ne veux que votre bien ?

    Je ne vous hais pas : vous m’êtes complètement indifférente !

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    Rudolph, allez-vous la laisser me traiter de cette manière ?

    Le comte, ulcéré du manque de déférence à sa femme, par sa propre fille, adhéra à sa supplique :

    Isabelle ! Ce que tu dis est injuste ! Tu dois le respect à ta mère !

    Dois-je vous redire que je n’ai plus de mère depuis mes six ans ? Mme est votre seconde femme Je ne lui dois absolument rien ! Dieu m’en garde ! Je n’ai aucun compte à lui rendre, sauf à vous, Mr le comte et ce, jusqu’à mes vingt et un ans, puisque je ne puis faire autrement...

    Le comte, outré, haussa le ton :

    Je suis ton père ! Il suffit ! De tes insolences, tu vas être puni ! Avant-hier, tu as agi avec la plus grande inconvenance en quittant la chapelle au lieu de demeurer près de nous où se trouvait ta place pour recevoir les condoléances des assistants.

    Isabelle, en serrant les dents, persifla :

    Je n’aime pas les hypocrisies et les apparences trompeuses qui me prêtent une place que je n’ai guère auprès de vous devant les gens, et encore moins dans vos vies courante ou je suis complètement absente. Pour le peu de considération que vous m’accordez depuis que vous êtes remarié avec Mme votre femme, j’ai jugé que ma présence n’était pas nécessaire et que je pouvais m’éclipser sans que les personnes présentes aient à y redire. Je suis une inconnue pour la plupart d’entre eux, et une fille indisciplinée pour votre nouvelle famille. Je suis une petite sauvageonne, comme dit Mme…

    Édith d’Argenson, que la jeune comtesse de Rubens se plaisait à humilier en ne lui accordant aucun droit sur le titre de noblesse de sa mère, feint d'être outrée par cette insolence innée chez l’adolescente qui, depuis longtemps, lui avait fait comprendre que sa place n’était pas à côté de son père en lui lançant à la figure que le rang qu’elle devrait tenir, en tant que vraie de Rubens, ne serait jamais le sien, même avec les plus belles toilettes mettant en valeur sa dite noblesse aux yeux de ce monde hypocrite qu’Isabelle n’aimait pas. Comédienne jusqu’au bout des ongle, la d’Argenson fit mine de s’évanouir, remise à sa place par une jeune fille de seize ans, ce qu’elle ne pouvait souffrir. Rudolph fit chercher des sels afin que la d’Argenson revienne à elle. Aucunement affolée par cet évanouissement feint, Isabelle attendait que la comédie prenne fin, un sourire ironique sur le coin de ses lèvres et ne put s'empêcher d'argumenter en se moquant :

    Voilà une scène très réussit ! Dommage qu’elle n’ait pas continué dans ce métier de comédienne !

    Vas-tu te taire, Isabelle ! Je te défend d’insulter ma femme !

    Voyant que l'adolescent l'avait percé à jour, la d'Argenson se remit instantanément de son évanouissement spectaculaire pour se plaindre :

    Oh ! Ceci est insoutenable ! Ma petite Isabelle ! Moi qui ne veux que ton bien !

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    En me traitant comme vous le faites, vous gardant bien de montrer votre vrai visage devant mon père ! Ce que vous m’avez fait et me faites encore en me dénigrant auprès de personnes qui sont de ma famille, alors que vous n’êtes rien, vous trouvez que ce n’est pas assez ? Vous ne serez jamais une vraie de Rubens ! Je  sais  que  je suis de trop dans vos projets. Je vous rappelle ma mère en permanence et vous ne m’aimez pas m’avoir en face de vous. Ne vous faites aucune illusion ! Je ne vous aime pas et je n'aime pas me trouver en face de vous, non plus.

    Le regard d’Édith était en panique, vexée d’être mise à jour par une jeune fille à peine sortie de l’enfance. Elle, se tourna vers Rudolph, afin d'y voir une approbation envers elle et d’apercevoir, dans son regard, le signe d’une réprobation certaine envers le comportement de sa fille. Isabelle tournait vers son père un visage froid, sans expression, sentant son courroux au bord de l’explosion.

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    En tant que "petite sauvageonne", je suis à mon aise pour faire ce que j’ai à faire. Je n’ai pas à être en représentation toute la sainte journée comme vous et votre fille ! De plus, je ne fais qu’économiser votre argent, Mme, en me vêtant ainsi. La fortune déclinante de monsieur votre mari servant à conserver le château en l'état, ne peut guère supporter les frais de mon entretient et ce, depuis bien des lustres ! Heureusement que Adélaïde pallie au manque avec ses pauvres revenus lui venant de son défunt frère ! Il est heureux qu'elle ne soit pas que ma préceptrice, mais également ma marraine ! Accoutrée ainsi, je ne coûte guère avec mes déplorables vêtements plus que rapiécés et mes ballerines usées jusqu’à ne presque plus avoir de semelles. Je ne dois mon affection et mon respect qu’à une seule personne et c'est celle qui m’a élevée, qui prend soin de moi chaque jour depuis mes six ans. Ainsi, je ne suis pas au supplice d'être obligée de voir mon père et votre personne. Quant à vos deniers, ils sont en sécurité pour votre propre bien-être... 

    Quelle suavité dans cette douce voix d’où ne sortaient que des reproches pleins de sous-entendus afin de mettre son auditoire mal à l’aise. A la réplique cinglante de sa fille, Mr de Rubens la toisa d’un regard courroucé ne pouvant accepter ces justes et cinglantes remarques. Le comte savait que sa fille avait raison ; mais il ne pouvait accepter son insubordination devant sa femme sans passer pour un faible :

    — Cela devient intolérable, Isabelle ! Tu n’as aucune retenue devant plus âgé que toi, tu ne tiens pas compte des observations que ta mère se donne la peine de te faire pour ton bien.

    — Ma mère ? Mais je n’ai plus de mère, Mr le comte ? Comme je n’ai plus de père étant donné que ses absences m’ont presque fait oublier son visage et de quoi il avait l’air !

    — Vas-tu te taire ! Qui te permet ?! Fit le comte, hors de lui.

    — Et pour quelle raison me tairais-je ? Vous, Mme ! Vous avez pris la place de ma mère et m’avez relégué sciemment aux oubliettes avec l’accord de votre troisième mari, mon père. Je vis dans un donjon. Autant dire, que les oubliettes sont d’actualité ! Très pratique pour ne pas s’encombrer d’une enfant de six ans qui, en grandissant, est encore plus coûteuse à entretenir ! N’est-ce pas, Mr le comte ?

    — Tu as un aplomb, ma fille ! Ce que je fais de mon argent ne regarde que moi, Isabelle !

    — Oh ! Je ne le sais que trop ! Depuis que vous vous êtes remarié, je suis si insignifiante pour vous ! Quant à vous, Mme ! Seule votre fille compte au point de m’avoir éliminé de l’existence du père auquel, légitimement, je croyais avoir droit ! Je suis telle que vous désirez que je sois. Une laissée pour compte n'existe pas. Il vous a été facile de détourner mon père de moi ! Du temps de ma chère maman, j'étais légitimement à la place qui devrait être encore la mienne aujourd'hui, alors que votre fille m'a prit cette même place dans le cœur de mon propre père. Vous faites tout ce qu'il faut pour accaparer toute son attention ! Je suis une de Rubens ! Vous n'êtes qu'une pièce rapportée, mais ma présence vous dérange. Il serait fort à propos qu'il m'arriva un accident comme celui qui est arrivé à la comtesse Daphné de Rubens, ma mère ! Vous seriez débarrasser de ma personne une bonne fois pour toute ! Cela ne vous conviendrait t-il pas ?

     La comtesse accusa le coup :

    — Oh ! Rudolph ! Vous allez la laisser vous répondre encore longtemps ? Mais vous êtes d’une effronterie, Isabelle !

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    — Pourquoi ? Parce que j'ose vous dire ce que je pense, et que vous pensez vous même, tout bas ? Vous ne m'aimez pas et je ne vous aime pas non plus. Il ne faut vous en prendre qu’à vous si je suis une sauvageonne effrontée comme vous vous plaisez à le dire à qui veut l'entendre !

    La d’Argenson, furieuse, cacha sa colère sous des dehors attristés et fit mine d’être peinée de ce que Isabelle lui lançait en pleine figure. Habile, elle essaya d'amadouer sa belle-fille :

    — Est-ce là votre façon de m’exclure de votre vie, Isabelle ? Que vous ai-je fait pour mériter une telle haine, moi qui ne veux que votre bien ?

    — Que vous désiriez mon bien me laisse dubitative. Je ne vous exclu pas de ma vie, puisque vous n'en avez jamais fais partie. Vous m’êtes, tout simplement, indifférente. Voilà tout.

    — Rudolph, allez-vous la laisser me traiter de cette manière ? fit la comtesse en se répandent en larmes.

    Le comte, ulcéré du manque de déférence envers sa femme par sa propre fille, adhéra à sa supplique :

    — Isabelle ! Ce que tu dis est injuste ! Tu te dois de respect ta mère !

    — Dois-je vous redire que je n’ai plus de mère depuis mes six ans ? Mme est votre seconde femme et je ne lui dois absolument rien ! Dieu m’en garde ! Je n’ai aucun compte à lui rendre sauf, malheureusement, à vous, et ce, jusqu’à mes vingt et un ans puisque je ne puis faire autrement.

    Le comte, outré, haussa le ton :

    — Je suis ton père ! Il suffit ! De tes insolences, tu vas être puni ! Avant-hier, tu as agi avec la plus grande inconvenance en quittant la chapelle au lieu de demeurer près de nous où se trouvait ta place pour recevoir les condoléances des assistants.

    Isabelle, en serrant les dents, persifla :

    — Auprès de vous était ma place, attifée comme une pauvresse ! Alors pourquoi le reste du temps vous m'ignorez depuis dix ans et me laissez vivre comme une souillon sans instruction ? Vous n'avez pas honte de me laisser être à côté de vous ? Vous, Mme ! Je vous rappelle tant ma chère mère que vous ne pouvez me supporter. Je n’aime pas les faux semblants et les apparences trompeuses qui me prêtent une place que je n’ai guère auprès de vous et encore moins dans la vie courante ! Père, pour le peu de considération que vous me portez depuis que vous êtes remarié avec cette femme, jai jugé que si ma présence n’était pas nécessaire aupré de vous et votre femme actuelle dans ce qui est votre vie quotidienne ou mondaine, je ne suis pas utile, non plus, dans les enterrements concernant la famille. Je pouvais donc m’éclipser sans que les personnes présentes ne s'en aperçoivent. Je suis une inconnue pour la plupart d’entre eux, et une fille indisciplinée pour la nouvelle famille que vous avez former sans moi, est gênante ! Quant aux personnes qui me connaissent peu, je suis une petite chose insignifiante comme se plaît à dire Mme votre femme. Aucun des assistants ne s'est aperçu de mon départ.

    La jeune comtesse de Rubens se plaisait à humilier sa marâtre en ne lui accordant aucun droit sur le titre de noblesse de sa mère qui dormait du sommeil de l'éternité dans la crypte

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    Outrée par cette insolence innée chez l’adolescente qui, depuis longtemps, lui avait fait comprendre que sa place n’était pas à côté de son père, en lui lançant en pleine face que le rang qu’elle tenait en tant que vraie comtesse de Rubens, ne serait jamais véritablement le siens à ses yeux, même avec les plus belles toilettes ainsi que les bijoux de famille mettant en valeur une noblesse qu'elle ne méritait pas. Elle était seulement considérée par ce monde qu'est cette haute société que la jeune comtesse méprisait. Isabelle jugeait, sans vergogne, ce ramassis de nobles comme étant des gens inutiles. Ils ne vivaient que pour qui les apparences qui, pour eux, sont plus importantes que le reste. Isabelle les trouvait hypocrites, imbus deux mêmes et prétentieux, n'existant que par leur fortune et leurs titres. Comédienne jusqu’au bout des ongle, la dArgenson fit mine de s’évanouir, remise à sa place par une jeune fille de seize ans, ce qu’elle ne saurait souffrir. Rudolph fit chercher des sels afin qu’elle revienne à elle. Les bras croisés sur sa poitrine, aucunement affolée par cet évanouissement feint, Isabelle  attendit, un sourire ironique sur le coin des lèvres, que la comédie prenne fin. A peine la d'Argenson fût elle remise de son évanouissement spectaculaire, elle attaqua :

    — Oh ! Ceci est insoutenable ! Ma petite Isabelle ! Moi qui ne veux que ton bien !

    Isabelle joua sur la psychologie de sa marâtre pour finir de la mettre à terre. Elle persifla :

    — Arrêtez votre comédie à laquelle, ne vous en déplaise, je ne croie pas une seule seconde ! En me traitant devant mon père, comme vous le faites, vous vous gardez bien de montrer votre vrai visage qui cache une sournoiserie et une hypocrisie que j'ai deviné en vous depuis longtemps, mais que votre troisième mari ne voit pas ! Le mal que vous m'avez fait et me faites encore aujourd'hui en me dénigrant auprès de personnes qui sont de ma famille, alors que vous n’êtes pas de notre sang, ne vous gêne aucunement ! Votre moralité  est plus que douteuse ! En leur compagnie, vous vous gardez bien de montrer la noirceur de votre âme ! C'est la même chose avec mon père de peur qu'il ne découvre la vraie femme que vous êtes en réalité ! Vous trouvez que ce n’est pas assez de m'humilier, de me dénigrer ? Qu'espérez Vous ? Vous aurez beau faire, vous ne serez jamais une vraie de Rubens même en employant tous les artifices à votre disposition ! Je sais très bien que je suis de trop dans vos projets parce que je vous rappelle ma mère en permanence, pas plus que vous n’aimez pas m’avoir en face de vous ! Ne vous faites aucune illusion ! J'en ai autant à votre service concernant votre présence en ce château. Ne vous faites pas d'illusions ! Jamais je ne vous accepterai comme belle-mère !

    Le regard d’Édith d'Argenson était en panique, vexée d’être mise à jour par une jeune fille à peine sortie de l’enfance. Elle se tourna vers son époux afin de lire dans son regard une approbation. Le signe d’une condamnation certaine envers le comportement de sa fille, la réconforterait. Isabelle n’en avait cure et tournait vers son père un visage fermé, sans expression, comme-ci ce qu'elle se doutait lui pendre au nez, ne la concernait pas. Au bord de l’explosion, elle attendait, impassible, la sentence qui allait lui tomber dessus. Le comte, hors de lui, dû se contenir en prononçant d'une voix qui se voulait autoritaire, les mots que la jeune fille s'attendait à entendre. 

    — Je te dispense de donner ton avis sur ma façon de conduire ma vie et comment je t'élève ! Je te conseille de te calmer et de faire tes excuses à ta mère ! 

    — Je n'en ai aucune envie. Je ne ferai aucune excuse. J'attends la sanction que vous m'avez préparé pour mon insubordination.

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    Il lui tardaient d'entendre ce qu'on lui réservait, pour enfin disposer. Malgré cela, elle attisa la mauvaise humeur de son père en le provocant une fois de plus :

    Je suis sous votre responsabilité, mais vous ne m'avez pas élevé ! Vous avez délégué ce droit à ma marraine depuis dix ans. Vous m'avez, jusqu'à ce jour négligé, et je ne pense pas que cela puisse changer ?  Depuis que ma mère s'en est allée, je suis un poids pour vous. J'en suis consciente !

    Tu n’es pas maltraitée que je sache ?

    Isabelle ne put s’empêcher une dernière réplique cinglante et pleine d’ironie :

    — Euh... vous trouvez, père... ?

    — Oh ! Rudolph ! S’offusqua Édith. Vous allez accepter cela de votre fille ?

    Cela ne vous concerne en rien, Mme. Je m’adresse à celui qui est encore, officiellement, mais malheureusement, mon père !

    Pour ta réponse, tu dois des excuses à ta mère, Isabelle !

    Je ne lui dois aucune excuse ! Elle n’est pas une de Rubens ! J’attends la sanction que vous m’avez préparé pour mon insubordination, et je trouve qu’elle est un peu longue à venir...

    Il lui tardait d’entendre la sentence que son père lui réservait pour, enfin, disposer. Malgré cela, elle attisa sa mauvaise humeur en le provocant une fois de plus :

    —  Je suis ton père ! Tes réflexions sont inacceptables !

    — Vous ne pouvez faire autrement que de les entendre ! Je suis telle que la vie à permit que je devienne. Il fallait vous y prendre plus tôt pour annihiler en moi toute révolte et m'aider à grandir comme est censé le faire un père digne de ce nom ! Il vous fallait me prendre en charge sous votre protection, de façon à ce que je sois élevée comme votre belle-fille ! Peut-être auriez vous réussi à me modeler à votre manière et selon le souhait de Mme si elle vous en avait laissé le pouvoir... Dans votre rôle de père, vous avez manqué à tous vos devoirs !

    — Tu es virulente dans tes propos, ma fille ! Je ne conçois rien de tout ce que tu nous reproches ! Tu n'as que seize ans et... 

    — Justement parce que je n'ai que seize ans, j'ai eu tout le temps de grandir seule, de comprendre comment votre femme, ainsi que sa fille, vous manipulait afin de vous détacher de votre propre enfant qui est de votre ligné ! J'ai évolué sans votre affection, et je me suis habituée à ne plus vous voir. Je me suis, tout simplement, résignée, et pour combler le vide d'un amour inexistant envers moi, je me suis mise à compter vos absences... Votre indifférence, niant, à votre manière, mon existence, m'a fait beaucoup de mal. J'ai également compris bien des choses au sujet de Mme ! Ma solitude forcée à renforcé mon caractère et fait de moi une femme bien plus tôt que les autres jeunes filles du canton. Quant à vous ! Mme, vous ne me prendrez pas dans vos filets ! Je suis assez forte pour déjouer vos manigances !

    — Oh ! Rudolph ! Je n'en puis plus ! Faite la sortir de ma vue ! Je vous en prie ! Toutes ces accusations et sentiment malsains qu'elle me prête... mes sels ! Donnez-moi mes sels ! Je vais m'évanouir !

    N'en pouvant plus, Rudolph hurla à l'encontre de sa fille :

    — Je ne te permets pas ces insinuations ! Tu vas partir de Monteuroux. Nous ne voulons plus de toi ici !

    Isabelle contint avec peine un tressaillement en affichant un air frondeur qui en disait long sur le dégoût qu'elle ressentait envers son père : 

    — Enfin ! Vous vous décidez à me dire le fond de votre pensée ! J'attendais ce moment depuis déjà un bout de temps ! Mme d'Argenson doit certainement y être pour quelque chose... Vous ne prenez aucune décision sans son accords...

    Le comte Rudolph ne pouvais rien faire contre le dédain que sa fille n'avait pas peur d'afficher concernant la  sa femme qui se dissimula derrière un regard se voulant, en apparence, très doux sous de longs cils foncés, guettant le moindre signe d’émotion et d’anxiété chez la jeune comtesse, mais elle en fut pour ses frais. 

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     Avec son air très aristocratique, le comte annonça à sa fille :

    — J’ai reçu ces jours derniers une lettre de ton oncle, Lord Montaigu-Meldwin. Il serait désireux de te connaître et demande que tu passes quelque temps chez lui, à Londres, dans son domaine de Verte-court ( Green-short range ). J’ai donc décidé que tu partirais le mois prochain avec Adélaïde, chez lui. Je vais écrire à Lord Montaigu-Medwin, afin qu'il cherche pour toi une excellente pension de jeunes filles où tu recevras l’instruction et l’éducation qu’il te manque.

    Frondeuse, Isabelle persifla encore avec le même petit sourire ironique qui agaçait tant son père :

    — Euh ! Vos finances, ou celles de Mme votre femme, vont-elles faire les frais de ma nouvelle éducation, ou bien, est-ce mon oncle qui va devoir me prendre en charge pendant six ans ?

    — Mais vas-tu arrêter tes sarcasmes !

    — Pourquoi devrais-je arrêter ? Répliqua encore une fois Isabelle avec cet aplomb peu commun pour une jeune fille de son âge. Je ne fais que me préoccuper de mon avenir dont vous êtes si peu soucieux. Vous semblez vous dessaisir un peu trop facilement des responsabilités qui vous incombent. J’en veux pour preuve le peu d’allocation que vous versez à Adélaïde qui puise indéfiniment dans ses revenus personnels pour mon entretien, et Mme veut que je sois descente lorsque je me présente au petit salon ? Vous comptez m'envoyer couverte de haillons chez mon oncle ? Il vous faudrait revoir mon trousseau afin que je sois présentable pour une de Rubens !

    — Tu as la langue trop bien pendue, ma fille ! Nous allons remédier à cela !

    — Ne trouvez-vous pas qu’il est un peu tard pouexercer votre autorité sur l’indisciplinée que je suis, père ? 

    — Il n’est jamais trop tard pour redresser un arbuste qui pousse de travers, mon enfant ! C’est pourquoi tu seras en internat. Tu ne sortiras que les fins de semaine, et tu resteras chez ton oncle. Le contact de sa fille achèvera de faire de toi quelqu’un ayant conscience des règles de la bienséance que doit connaître une jeune fille faisant partie de la noblesse et de la haute société. Du moins, nous l’espérons.

    — Nous reviendras-tu  transformée en une jeune personne bien élevée ?

    Isabelle répondit :

    — Bien élevée, sans doute, si cela n’exclut pas la franchise et l’honnêteté ! Docile et manipulable à votre guise, ainsi celle de Mme ? Je n’en ai guère l’intention ! C’est un non définitif ! Fit Isabelle en dirigeant son regard vers sa belle-mère.

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    Isabelle prenait sur elle pour ne rien laisser paraître de sa fureur intérieure. La jeune fille mourrait d’envie de blesser son père en lui assénant encore quelques vérités en face. Mais la d’Argenson serait trop heureuse de voir la colère et la douleur l’envahir. Il fallait se raidir, se taire tout en gardant cet air de défi glacé qui irritait son père au plus haut point. Celui-ci l'apostropha sèchement :

    — Qu’as-tu à me regarder ainsi ? Ne peux-tu parler au lieu de prendre cet air... cet air...

    — Pensez ce que vous voulez. Cet air, comme vous dites, vous dérange parce qu’au fond de vous même, vous savez très bien quels sont vos torts vis à vis de ma personne. Je n’ai rien à vous dire de plus que ce que je dont je vous ai fait part.

    La riposte d’Isabelle qui se voulait sèche, interloqua visiblement Mr de Ruben qui ne su que répondre, lorsque la voix de sa femme, venant à son secours, s’éleva avec un accent d’ironique réprobation :

    — Quelle insolence ! Vraiment Isabelle, tu abuses de notre indulgence. Ne penses pas que tu en trouveras ailleurs une semblable !

    Et Isabelle de répondre sur le même ton, avec un instinct très intuitif sur ce qui pouvait blesser l’orgueil de sa belle-mère, elle saisit l’arme du sarcasme qu’elle savait la mettre hors d’elle.

    — Oh ! Je sais très bien qu’il n’existe rien de comparable à vous... Mme. Vous êtes parfaite, sans équivalent concernant vos défauts et le manque de complaisance envers la fille de votre mari depuis que vous êtes entrée dans la famille des de Rubens !

    En même temps qu’elle prononçait ces paroles acerbes, Isabelle attarda sur Édith ce même regard de défi dans lequel passait une lueur de triomphe car elle songeait aux joyaux si vainement cherchés que sa belle-mère n’aurait jamais l’occasion d’avoir entre les mains. La d'Argenson avait dû chercher dans tous les recoins de  château vieux, mais sans succès. Dépitée par cet échec cuisant, elle s’était montrée intraitable avec Dominique, le forçant à finir son service bien plus tard qu’à l’ordinaire, l’obligeant à passer l’heure du souper avec sa sœur et les autres serviteurs. Il était furibond et déjà qu’il n’aimais pas la comtesse, il s’était fait un malin plaisir de tout dévoiler de la cruauté de cette mégère envers le personnel depuis qu'elle était devenue la comtesse de Rubens.

    Bien sûr, Adélaïde en avait parlé à sa jeune protégée qui avait bien rit intérieurement du bon tour que sa  son aïeule avait joué à son fils et à sa belle-fille avant de partir pour un autre monde. Isabelle connaissait les bruits  qui courraient sur son compte, et savait que le personnel de l’aimait pas. Comme pour donner du poids à ce que Adélie venait de lui confier, Isabelle se jura encore une fois de ne jamais trahir le secret de son aïeule. 

    Isabelle, connaissant son orgueilleuse belle-mère, osa encore ajouter sur un ton moqueur, cette phrase assassine qu’elle savait, la concernant, être très blessante :

    — Vous avez, madame, à n’en pas douter, des mains admirablement soignées, mais un peut courtes et trop épaisses pour une aristocrate. Ce ne sont pas les mains fines et blanche de ma chère mère ! L'équivalent de ses nobles mains n'existe pas à ce jour...

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  • Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Beaucoup de ses amies et ses connaissances admiraient ses longues mains blanches et fines. Vos mains sont larges, courtes et n'inspirent pas l'admiration. J'étais très petite lors de son... accident tragique. Pour moi, maman est toujours avec moi. J'ai, sur le mur de ma chambre, un pastel la représentant en entier, et l'on peut y admirer la noblesse de ses mains reposant sur sa jolie robe... les vôtres sont quelconques...

    Sous le regard insistant d'isabelle, les mains de la comtesse qui reposaient sur sa robe de soie bleue nuit, se crispèrent : L’œil inquisiteur de sa belle-fille la dérangeait terriblement. Isabelle, qui n'en avait pas tout à fait finit avec son orgueilleuse belle-mère, osa encore ajouter d'un air narquois, 

    — Vous pouvez vous affubler des toilettes les plus onéreuses et des bijoux de famille les plus précieux, vous n’aurez jamais la grâce de ma mère pour les porter, pas plus que ne coulera dans vos veines le noble sang des comtes de Rubens ! Vos titres de noblesse, avant d'endosser celui de mon père, vous les avez usurpé ! Que cela vous convienne ou non, je suis la dernière vraie comtesse de Rubens, ne vous en déplaise ! Les alliances sont bien souvent sources d’ennuis et vous en faites partieJe vous laisse le choix de vos réflexions à ce sujet. 

    Pendant un instant, les paupières aux longs cils cachèrent le regard furieux que cherchait les yeux provocants d’Isabelle. Mr de Rubens s’empêtrait dans sa colère, ce qui le fît bégayer lorsqu'il haussa de nouveau le ton pour fustiger sa fille : 

    — En voilà assez ! Vas...vas-tu te... te taire ! Tu... tu as un ton qui ne... ne me plaît guère pou... pour t'adresser à ma fff... femme !

    Ne vous étranglez pas, père ! Votre femme serait veuve avant l'heure ! On ne peut deviner ce qu’elle peut avoir en tête ! Quant au ton que je prends : c’est le miens, Mr le comte. Vous n’y pourrez rien changer ! Fît Isabelle avec un rire moqueur.

    Oh ! Rudolph ! Qu'ose t-elle supposer à mon sujet ?! C'est insoutenable !

    — Petite insolente ! Va-t’en ! Hors de ma vue ! Dit à Adélaïde de venir me parler demain matin pour que je lui donne les instructions à ton sujet !

    — Bien, Mr ! Comme il vous plaira, Mr ! Répliqua toujours ironiquement Isabelle, nullement impressionnée par le son de sa voix.

    Après une révérence qu’elle voulait impeccable pour faire enrager sa marâtre et prouver à son père qu’elle savait très bien se conduire en société si l’entourage où elle évoluait lui convenait, Isabelle s'appliqua à faire une gracieuse volte face et sortit du salon sans en refermer la porte et en prenant bien soins d’adresser un sourire narquois à la femme de son père qui était, intérieurement, folle de rage... Le sourire moqueur que l'adolescente affichait était un sourire de provocation, masquant une peine immense d'avoir à quitté son Monteuroux. Elle se devait de ne rien montrer de sa peine en acceptant de mauvais gré le sort qui lui était réservé. Et pourtant...

    — Détestable enfant ! S’affligea Édith ; mais cette appréciation s’accompagnait d’un sourire qui devait en diminuer la portée afin de ne rien laisser paraître à son époux, de la haine qu’elle portait à la fille.

    — Espérons que la société de sa cousine et de son cousin que je suppose tous deux bien élevés, lui seront profitables puisque ni vous, ni moi, ne pouvons rien obtenir d’elle. Espérons que Lord Montaigu-Meldwin réussira mieux avec elle, là où nous avons échoué ?

    Peut-être ? En tout cas, vous serez délivrée de ce soucis, ma chère femme. Nous la laisserons jusqu'à sa majorité là-bas, et à son retour, nous tâcherons de la marier le plus tôt possible. Elle ne sera pas dotée de ma part car je ne puis, vu mes finances, lui laisser quoi que ce soit. Par contre, sa grand-mère en a fait son héritière universelle. Elle n'ai pas au courant de cet héritage. Je crains, par ailleurs, que le charme et la grâce naturelle de sa mère ne lui face défaut, ce qui auraient pu, aux yeux de certains jeunes partis, être une compensation...

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  •  Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Edith soupira en affichant sur son visage un soupçon de regret qui sonnait faux, mais que Rudolph prit pour une sincère affliction. Edith d'Argenson ajouta pour faire une bonne impression au regard de son époux :

    J’aurais tant voulu remplacer sa mère, faire d’elle la sœur de ma Ludivine ! Hélas, il me faut renoncer à vaincre cette ingrate nature, vouloir conquérir cette enfant qui me déteste malgré ma bonne volonté, est inutile. C’est une véritable souffrance pour moi, Rudolph. Fit-elle tout bas, son mouchoir de dentelle à la main, essuyant des larmes factices. Mr de Rubens s’approcha, lui prit les mains et y appuya ses lèvres tout à sa dévotion en lui chuchotant des mots qui se voulaient amoureux pour la consoler :

    Vous êtes tellement bonne mon aimée ! Cette enfant est odieuse. Je ne sais de qui elle tient, car Daphné avait une nature douce et aimable.

    De votre mère, peut-être ?

    La physionomie de Rudolph s’assombrit.

    Ah ! Oui, de ma mère... c’est possible... mon père n’a pas été heureux auprès d’elle... avec moi, il n'était pas non plus très affectueux. Lui comme mère me négligeaient comme si je leurs étais indifférent. Je dois reconnaître que mère vient de nous jouer un tour infernal !

    La voix d’Édith d’Argenson prit tout à coup des intonations très dures pour exprimer son ressentit :

    Ces bijoux... qu’a-t-elle pu en faire... je me le demande ? Il ne peuvent pas être bien loin ? Quitte à sonder toutes les dalles de la chambre... il devrait bien y avoir une ou deux dalles qui sonne le creux ? Peut-être les dalles de dessous le lit que nous avons inspecté très rapidement ? Les murs, le puits, là ou l'on ne s'attendrait pas à le trouver ce trésor ! De toutes façons, quitte à démonter tout ce qui est susceptible de dissimuler une cachette devra être visité en profondeur. Je n'en ais pas finit avec les fouilles autour de ce trésor... nous le trouverons mon ami… je ferai venir un ébéniste de la ville d’à côté pour qu’il examine le moindre meuble, ainsi qu’un carreleur afin de voir s'il n'y aurait pas dans un endroit précis de la chambre et principalement sous le lit, une cachette propice à dérober à notre regard ce trésor.

    Je trouve que c’est une très bonne idée, ma mie.

    Jusque maintenant, je n’y avais pas pensé... par ailleurs, je me demande si Dominique et Angèle savent quelque chose sur l'endroit ou il pourrait être caché, et qu'ils ne tiendraient pas nous le dire ? Nous n'arriverons pas à les faire parler.

    Je ne crois pas que ma mère se soit confiée à quelqu’un, fût-ce à des serviteurs fidèles. Ce n’était pas dans son caractère méfiant et renfermé. Non, elle a dû combiner seule cette méchanceté, cette vengeance. Mais enfin, depuis des années elle ne quittait plus Monteuroux. Qu’en avait-elle à faire de cette fortune ? Elle ne peut en aucun cas avoir caché ces joyaux ailleurs que dans la tour ou elle s'est retirée ? Ils ne peuvent être que dans ses appartements ou bien cachés dans un coin d'un des deux greniers ? Avez-vous pensé à cela ma douce ?

    Non, mon ami. Je l'avoue. Mais il se peut que vous ayez raison ! Toutes les dépendances valent la peine que l'on s'y intéresse ! Peut-être aussi que lorsqu’elle était encore valide et que nous étions en voyage, les a t-elle déposer dans un coffre de banque ? Il doit y avoir des preuves de ce dépôt. Il faudra approfondir la question et chercher des papiers concernant ce trésor.

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