• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -20- 

    Grâce à ces deux défunts maris, elle fut suffisamment riche pour renflouer mon père dont les revenus ont toujours été déclinants. Ce n’est pas récent ! Ces avoirs passent, en grande partie, dans l’entretient de Monteuroux depuis longtemps !

    J’ai su, en entendant les domestiques parler derrière le dos de cette mégère, qu’elle n’est pas appréciée au château comme l’était maman. A leur mariage, les finances de père étaient au plus bas avant qu’elle n’en prenne les rênes. Si cette d’Argenson s’est intéressée à lui, ce n’était pas pour sa fortune… non. Je pense au domaine qui représente tout l’héritage de mon père. Et si c’était pour Monteuroux et les terres qu’elle l’avait épousé ? C’est une idée qui trotte continuellement dans ma tête… Je n’ai pas besoins d’aller bien loin pour être au fait des rumeurs sur l’ancienne vie de cette danseuse qui se disait aussi comédienne. Une mauvaise femme pleine d’ambition qui a des vues sur l’héritage de père qui ne devait jamais oublier l'amour de sa vie… que maman serait toujours dans son cœur… dans son cœur… qu’elle ironie ! Le visage de Adélaïde se troubla devant le regard perplexe d’Isabelle. Elle dit avec hésitation :

    Certainement qu'il aimait votre mère ! Mais les hommes, il ne faut pas trop leurs en demander... à certains, surtout. Ils se laissent vite consoler, puis oublient leur peine dans les bras d'une autre…

    C'est affreux ! Dit âprement Isabelle. Oublier celle que l'on a aimé et chéri pendant des années ! Si la d’Argenson ne s'était pas trouvée là, peut-être que père ne se serait pas remarier aussi rapidement ?

    Mais elle était là, ma chérie, à l’affût de ce veuf éploré, perdu dans son chagrin… Elle était là à attendre son heure… Je me rappelle, maintenant que vous en parlez, que je la voyais souvent au château, faisant des civilités à votre maman. Je la trouvais trop polie pour être honnête… Et oui ! Ta futur belle-mère se trouvait là où il fallait qu’elle soit pour troubler un homme dont la femme était partie bien trop jeune… Elle accourut, s'est montrée attentive à ses besoins, serviable et servile à souhait…

    Oh ! Elle est toujours tout cela envers mon père ! Ricana Isabelle. Je me demande pourquoi grand-père ne l'a pas mise à la porte ?

    Adélaïde se sentant obligée de dévoiler les circonstances dans lesquelles avait eu lieu ce mariage, continua son récit :

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