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Par La plume de N. Ghis. le 8 Avril 2020 à 19:30
— Pour son premier mari, elle a dû mettre plus de temps puisque sa fille a vu le jour et connut son père jusqu’à ses six ans. D’après ce que j’ai pu entendre, il est décédé de longue maladie. Je sais qu’il existe des poisons qui sont insoupçonnables et qui font mourir petit à petit. C’est ce qui est peut-être arrivé à Mr de Richemont, ce qui lui laissa le temps de rédiger son testament auprès de son notaire, nommant sa femme pour héritière et tutrice de sa petite fille jusqu’à sa majorité. Quant au deuxième mari de la d'Argenson, et bien, deux ans passent vite… Il est donc décédé de maladie inconnue et beaucoup plus rapidement, laissant ses bien à sa veuve. Ludivine avait alors huit ans. C’est ce que je pense depuis longtemps et même si nous ne sommes pas proches l’une de l’autre. Je suis sûr que ma grand-mère doit le supposer également. Je pense que c’est une tueuse… Je sais ce que j’avance ! Abasourdit par ce que venait de lui révéler Isabelle, Adélaïde ne savait que dire. Sa jeune protégée avait insinué le doute en elle et cela l’effrayait terriblement qu’une si jeune adolescente en arrive à de telle déductions. Qu’allait-elle devenir si la d’Argenson arrivait à apprendre que sa protégée savait autant de choses sur elle ?
— Mon Dieu ! Isabelle ! Que d’idées sordides avez-vous dans votre jolie tête ! Vous parlez de poisons ; mais que connaissez-vous dont des poisons ? Vous m’horrifiez ! Ne restez pas avec ces doutes et allez vite vous confesser à l’abbé Verges. Il ne faut pas garder de tels soupçons dans votre âme ! A votre âge, ils ne feraient que vous détruire !
— Mon père est un homme faible comme vous l'avez, vous même, remarqué. Il lui cède tous ses caprices. Je me suis rendu compte qu'il y a un secret qu’il ne veut pas que j’apprenne. Le mieux, pour lui, fut de m’évincer de sa vie, afin qu’en grandissant, je ne pose pas de questions embarrassantes… Dans un certain sens, il est responsable de l’accident de mère. Je le sens en moi.
Adélaïde était médusée par les révélations d’Isabelle qu’elle ne saurait mettre en doute. L’instant de surprise passé, Adélie lui conseilla :
— Allez à votre cours de Grec, mon enfant. Platon est un très bon philosophe et ne peut que vous apporter des connaissances qui vous serrons bénéfiques pour plus tard. Et puis cela occupe votre jeune esprit qui est envahit pas de vilaines choses très graves qui ne peuvent que vous dérouter. Ce n'est pas bon pour vous ! Intéressez-vous à ce très grand philosophe ! Mettez à profit ses conseils ! Ce ne peux que vous êtes bénéfique.
Consciente d’avoir obligé sa vieille amie à entendre ce qu’elle cachait au plus profond d’elle-même, Isabelle prit les deux mains de son amie les baisa et sortit de la pièce sans un mot avec, dans son cœur, le regret d’avoir mis dans la confidence sa chère vieille amie concernant un secret jamais découvert depuis toutes ces longues années. Après seize ans, l'aboutissement plus qu'incertain de ce qu’Isabelle avait découvert n'était peut-être pas près de sortir au grand jour…
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