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Par La plume de N. Ghis. le 24 Mars 2019 à 13:52
D'un air désabusé, Isabelle riposta à mots couverts :
— Comme d’habitude… Rien ne change...
— Mais enfin ! Allez-vous vous taire ! Quand est-ce que vous comprendrez que vous n’est rien qu'une enfant mal éduquée ?
— A qui la faute si je suis, comme vous dites, mal éduquée ! Les enfant mal élevés n’obéissent à aucun ordre : ils pratiquent l'insolence avec délectation. Ne le savez vous pas ? Il va falloir vous y faire ! Je n'ai aucunement l'intention de vous obéir...
Ludivine, détournant légèrement sa jolie tête, dit à mi-voix avec cet air de fausse indulgence :
— Oh ! Maman, ne l'humilie pas ainsi ! C’est une de Rubens !
— Je me soucie peu de votre soutient hypocrite accompagné de votre compassion douteuse, Ludivine. Je n’ait que faire de vos faux-semblants ! Je sais me défendre seule ! A l'avenir, abstenez-vous de prendre ma défense, voulez-vous ?
Le jeune comte, stupéfait de la joute entre la comtesse de Rubens et sa cousine, n’en revenait pas. Il restait neutre, mais n’en pensait pas moins. Sa cousine germaine était âgée de seulement seize ans et pour son âge, elle avait un sacré caractère ! Il n'en revenait pas de voir l'adolescente oser tenir tête à ce qui devait représenter l’autorité pour elle. Il comprit que sa cousine ne cédraie rien face à sa belle-mère. C’était un vrais coq de combat ! En effet, Isabelle ne se départit pas de son calme et continua de plus belle :
— Je vous somme de quitter ce salon ! Allez-vous obéir à mes ordres et sortir !
— Pour répondre à vos injonctions, je ne me sens nullement obligée d'obéir à vos commandements ! Je m’en irai que si l’envie m’en prend. Pas avant, ne vous en déplaise ! A part mon cousin germain, je suis la seule vrai comtesse de Rubens dans cette pièce et là, je décide de m’en aller parce que votre vue et celle de votre fille m'insupporte.
L’air narquois de l'adolescente rendit la d’Argenson encore plus folle de rage. Rouge d’une colère, elle décida de se donner une contenance en jouant la comédie du sourire charmeur tout en tendant à William sa main à baiser, faisant mine de ne pas avoir entendu les derniers mots blessants lancés par sa belle-fille. Le jeune comte s’exécuta, montrant une déférence feinte nullement ressentit. Il était de bon tons à l'époque dont je vous parle, que les messieurs pratiquent aux dames de la noblesse, le baise-mains dont, lui-même, n'était pas partisan. Il s'en serait fort bien passé...
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