•  Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -9-

    Sur cette joute entamée entre les deux cousins, apparu une jeune fille dans l'encadrement de la porte fenêtre que le jeune homme n'avait pas refermé. Sans se soucier de la présence d’Isabelle qu’elle feignait de ne pas encore avoir remarqué, elle s’adressa directement au jeune homme :

    Ah ! William, cher ami ! Nous rentrons à l'instant de promenade.

    Elle avait une voix troublante et musicale. Ses yeux d’un bleu-vert foncés contrastaient avec ce sourire mielleux et séducteur qu’elle affichait. Son visage aux traits fins et délicats s’harmonisait avec cette opulente chevelure relevée et travaillée en chignon, laissant savamment échapper quelques longues mèches travaillées en anglaises qui descendaient sur le côtés de son épaule droite, pour venir mourir sur un délicat et chaste décolleté, laissant juste voir ce qu’il fallait pour une jeune fille de son rang.

    La jeune comtesse de Richemont était consciente de son pouvoir de séduction sur la gente masculine et elle savait jouer de ses charmes en toutes occasions. Sa robe de mousseline joliment agrémentée de dentelle garnissant le haut de son corsage, finissait de parfaire sa tenue. Elle savait indéniablement porter la toilette avec une très grande élégance ! Consciente de l’effet produit sur le jeune comte qui s’avançait vers elle, admiratif, elle l’accueillit avec des yeux charmeurs sous de longs cils papillonnants en lui tendant sa main à baiser. William continua de s’avancer, subjugué, vers ce joli tableau. Il lui prit la main qu'elle lui tendait avec coquetterie et y appuya ses lèvres. Ludivine avait un teint de porcelaine légèrement rosé. Son seul défaut était ses lèvres génétiquement très fines sur une bouche légèrement trop grande comme l’était celle de sa mère. Consciente de ce petit défaut, elle s’arrangeait, par multiples artifices bien féminin, afin que cette légère imperfection soit sublimée par une rangée de dents très blanches, faisant penser à des perles. La jeune comtesse de Richemont savait faire de cette légère disproportion dans un visage angélique parfait, une qualité qu’elle mettait à profit pour séduire le beau William.

    Vous êtes très en beauté, ma chère Ludivine !

    Oh! Ce n’est n’est juste qu’une tenue pour l’après-midi ! Je me suis habillée ainsi, jugeant que pour vous rendre mes hommages du jour, cela était assez pertinentJe viens seulement d'arriver cher William. Dominique que nous avons croisé dans la cour m'a dit que vous ne tarderiez probablement pas, à moins que vous ne soyez déjà arrivé. Pour un peu, nous nous serions croisés sur le chemin de Monteuroux. Notre cousine, Mme de La Chamalière est malade. Nous avons trouvé bon d'aller lui rendre visite afin qu'elle ait un peu de compagnie… mais je vois, mon ami, que quelqu'un a comblé le vide de notre absence…

    Il y avait, dans la voix de la jolie personne, un soupçon de moquerie dirigé vers Isabelle qui ne s'était pas départi de cet air figé d'avant l'arrivé de la nouvelle venue.

    Une voix derrière Ludivine, se fît entendre avec une intonation de douce raillerie :

    Aimable compagnie, assurément…

     

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