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Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -142-
L’apaisante luminosité de cette nuit de juin détendit ses nerfs mis à rude épreuve par la présence de la fille de sa pire ennemie. Se faire violence pour supporter l’idée d’avoir à côtoyer cette peste gênait fortement la jeune comtesse :
— Il va falloir que je la supporte le temps de son séjour à Aigue-blanche. Pensait Isabelle. Je ne sais si j’y arriverais ? Il faut que je me tienne loin d’elle le plus possible. Il y aura certainement des jours où je ne pourrais l’éviter, pas plus que sa mère, d’ailleurs ; mais il faudra que je me contienne devant leurs insinuations...
Tout en avançant, Isabelle ne s'était pas aperçu que sur les chemins l’ombre des vieux arbres l’avait enveloppé toute entière. La saine odeur du bois résineux provoqua en elle un frisson de plaisir. Dans le silence, l’eau d’une source cachée s’égouttait le long d’un rocher moussu. Un oiseau de nuit hulula. Isabelle avançait comme dans un songe. Elle pensait à William et à ce visage glacé qu’il opposait aux sourires mielleux et au regard enjôleurs de sa femme. Que lui avait-elle donc fait pour qu’il ait, à son égard, une telle attitude ? Que lui avait-elle fait pour qu’il dissimule au fond de son âme cette souffrance indéfinissable qu’elle ressentait elle-même lorsqu’elle l’observait à la dérobée ? Malgré lui, lorsque Ludivine séjournait à Aigue-blanche et qu'il était obligé de tenir compte de sa présence, cette femme-enfant, refusant les responsabilités qui lui incombait en tant qu’épouse puisqu’il ne vivait pas avec elle, il ne pouvait s’empêcher de lui montrer de l’animosité. Après tout, la seule obligation de vivre quelques semaines par an près d’elle et non pas avec elle lorsque l'on a une âme loyale et fière, cela devait être le summum de l’humiliation pour un homme droit et fière tel que lui. Son attitude ne suffisait-elle pas à expliquer l’étrange comportement de son cousin avec elle ? C'était d'autant plus étrange quand on l’avait vu si différent avec sa famille... depuis qu’elle était de retour, ce n’était plus le même homme. Sous sa réserve habituelle, elle avait appris à connaître sa valeur morale et à soupçonner, en lui, une sensibilité farouchement cachée. Quand il se trouvait en sa présence, aucun mouvement de lassitude, aucune variation dans son regard ou d’intonations de voix ne lui échappaient. Isabelle ressentait à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle, une sorte de curiosité avide qui donnait un sens à sa vie... Un goût chaque jour plus vif… Elle aimait ses rencontre avec son cousin, même si elle s’en défendait.
Au bord de la clairière, apparut la petite maison d’Adrien qui n'était qu'un rez-de-chaussée protégée par son toit de chaume. Une charmille bordait le jardin, cachant ainsi le vieille homme qui, selon son humeur, ne désirait pas être vu. Sous une des fenêtres de la chaumière, le jardinier fumait sa pipe en se balançant sur son rocking-chair abrité par une avancée le protégeant du soleil les après-midi ou il s'accordait un peu de repos. Il murmura un vague bonsoir demoiselle, auquel Isabelle répondit distraitement. Elle se surprit à penser que, peut-être, avait-il été là, à cette même place, quand la jeune comtesse de Rubens était passée autrefois dans ce chemin, s’en allant vers son destin tragique ? Isabelle n’avait jamais songé à le lui demander. Le vieillard d’humeur taciturne, ne répondant plus que laconiquement à qui lui posait des questions. C'était un vieil homme taiseux avec qui l'on n’engageaient guère à la conversation.
Quand elle atteignit l’étang, la lumière du disque lunaire projetait un gris argenté éclairant la surface liquide. Isabelle s’approcha de la berge, s’arrêta près de l’endroit où Daphné avait sombré dans la profondeur de cette étendue d'eau. Isabelle se mit à frissonner sans en connaître la raison. Dans cette clarté que la pleine lune favorisait, les nénuphars refermés en boutons, semblaient irréels et comme posés là par magie.
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Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident;
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Commentaires
2jle condorMercredi 30 Juin 2021 à 15:03Hello Ghislaine
Je suis ravi que tu te mettes à retravailler ton ouvrage.
J'espère que cela donnera un résultat avec ton nouvel Editeur.
Je suis de tout coeur avec toi, la chance est importante dans ce que nous tentons.
Il faut tomber sur les bonnes personnes.
Gros bisous Ghislaine
Jo
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Jeudi 1er Juillet 2021 à 14:42
Oh ! Jo ! Comme cela me fait plaisir de te revoir ici !
Oui : je reprends mon deuxième roman qui est bien loin d'être parfait.
Mon Dieu ! Que de fautes de tous genre !
Je suis plus à même avec les années de voir plus clair dans ma façon d'écrire,
de construire mes phrases et de revoir la ponctuation.
Tu sais, je t'ai mis tous les renseignements de l'éditeur pour toi aussi !
Cela me tient à coeur que tu réussisses, toi aussi, à éditer !
Je te fais de gros bisous et je te remercie pour ton amitié indéfectible.
Ton amie Ghis.
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Bonjour
petite lecture
de ce vendredi
petite aventure
qui continue ici
Voici venir ce jour de vendredi
Et ma visite chez vous, les amis
Pour un weekend beau et bon
Vous souhaiter en cette occasion
On se fera des loisirs pour l'été arrivé
A la maison ou dehors plein d'activités
Du plaisir agréable et bien merveilleux
Enfin apprécié en tous les lieux
Bonjour mon ami Philippe,
Toujours aussi absorbé par le déroulement de cette histoire ?
Vous allez entrer dans le plus important, c'est à dire le dénouement de ce roman.
Je vous souhaite un très bon week-end !
Pour moi, c'est la maison depuis que mon époux amputé d'une jambe,
réapprends à marcher.
Je reste à côté de lui.
Heureusement qu'il y a le jardin pour prendre l'air !
Amitié mon cher Philippe.
Ghis.