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Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -122-
Son pas restait ferme et alerte, mais son esprit était distrait et la joie de son retour subissait une sorte d’éclipse. Depuis l’instant où elle avait revu le beau visage de son cousin-germain, elle avait perçu dans ce regard franc, comme une tristesse qu’il cherchait à dissimuler. A sa vue, ses yeux foncés, durs à son encontre, n’avaient plus la froideur dédaigneuse d’autrefois… En le voyant apparaître à la porte du presbytère, quelque chose s’était comme réveillé en elle. Ce qu’elle croyait si bien enfoui dans le domaine de l’oubli et de l’inexistant, refaisait surface à sa vue, elle qui, plus d'une fois, avait pensé avec un peu de mépris, que son cousin devenu le mari de Ludivine, lui serait à jamais indifférent, et voici qu’elle sentait que de nouveau, elle pourrait le détester, tout comme la jeune Isabelle de son passé.
Le détester... ou le plaindre ? Mais souffrait-il vraiment de ce mariage ridicule... ce froid William ? Était-il capable de souffrir pour une Ludivine ? Isabelle eut un rire ironique et leva les épaules devant ses pensées qui la troublaient plus qu'elle ne voulait l’admettre. C'est presque en courant qu'elle se mit à gravir le sentier menant à château vieux.
Adélaïde aimait à respirer l’air vivifiant des montagnes et vallées alentours lorsqu'elle se promenait avec sa filleule. Oh ! Ses promenades n'étaient pas longues, ses jambes la faisaient souffrir. Sa vue ayant baissée avec l'âge, lire lui était également devenue difficile. C’était Isabelle qui, avec beaucoup de gentillesse, lui faisait la lecture. Elle aimait aussi beaucoup, afin de se distraire, partir avec sa protégée pour de petites promenades en voiture lorsqu’elles deux désiraient descendre à la ville. Isabelle était une jeune personne qui n'aimait pas abuser de la disponibilité des domestiques. Elle avait vite fait de reprendre ses habitudes et refusait de laisser Angèle s'escrimer à faire le ménage dans sa chambre, alors qu'elle était tout à fait capable de subvenir à ses propres besoins seule, ainsi qu'à ceux de sa marraine. Lorsqu’elle avait finit d’accomplir ses tâches quotidiennes, il lui restait encore assez de temps pour peindre ou lire, sans omettre le temps qu'elle réservait chaque après-midi pour une promenade dans le parc ou dans les environs de celui-ci. Elle songeait, en outre, à modifier par le détail, l’agencement des deux logis et pour cela, quelques jours après leur arrivée, elle se rendit avec Adélaïde à la ville voisine afin d’y acheter le nécessaire dont elles avaient besoin pour les transformations de leur petit chez elles.
A leur retour, Dominique lui apprit que Juliette de Rubens était venue en son absence.
— Nous irons dès demain, dans l'après-midi, rendre visite à mes cousins d'Aigue-blanche. Ils seront certainement heureux de nous voir. C'est très aimable à Cathy de nous avoir devancé. Dit Isabelle à sa marraine.
Le temps pluvieux de la veille et du matin s’était éclaircit quand, en voiture, elles prirent la route du manoir. Des cumulonimbus zébraient le ciel, promesse d’orage et d'éclairs, accompagnés de pluie ou de grêle.
Au passage du cabriolet, Isabelle ralentit devant le château de Mme de la Chamalières dont les volets étaient clos. Normalement, elle ne venait chaque année que fin juin. Peut-être même, comme le fit remarquer Adélaïde, qu’elle ne viendrait plus du tout maintenant qu’elle aussi était très malade. C'est ce que lui avait dit Dominique. Isabelle pensa :
— Que n’a-t-elle choisi, autrefois, une autre résidence plutôt que celle-ci ? Mon père n’aurait pas connu cette d'Argenson de malheur, et tout aurait pu être différent.
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Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident;
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Commentaires
Bonjour,
toujours ma petite lecture de ce jour,
qui me permet d'entrer de nouveau
dans cette sage familiale et intéressante
Deja vendredi
Et je viens ici
Pour te souhaiter
Une bonne fin de semaine
C'est ma petite rengaine
Qui vient en poesie te saluer
Bonjour Philippe,
Je te salue également mon ami.
Pardonne-moi de ne pas avoir répondu à ton dernier commentaire.
Je n'ai pas trouvé le temps.
J'y ai pensé ; mais sans trouver un moment pour te faire un coucou amicale.
Je te souhaite, moi aussi, un très bon week-end !
Oui, déjà vendredi... ça passe vite !
Merci d'être passé lire un petit passage du roman.
Amitié, Ghis.