• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -35-

    Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34- 

    — Encore sous l’excitation de ce que son aïeule venait de lui révélé, Isabelle se mit à maugréer toute seule :

    — Ah ! Non ! Non ! Tant qu’elle sera la gardienne de ces joyaux, la d’Argenson ne portera jamais les bijoux de la princesse hindoue !

    Agitée par ce qu’elle venait de vivre, l’adolescente allait et venait à travers sa chambre très sommairement meublée. Tendant soudainement l’oreille, elle entendit le violon de sa tante Victoria qu’elle n’avait jamais vu. L’instrument se plaignait en de longs sanglots poignants. Isabelle s’accouda à la fenêtre pour écouter cette longue plainte. Son cœur esseulé comprenait les mots que traduisait le son de ce violon. Elle resta un petit moment ainsi, à écouter ce langage plaintif puis, plus rien. Du haut de ses seize ans, élevée sans même l’amour du seul parent qui lui restait, habituée à la solitude, Isabelle avec son caractère bien trempé, décida d’aller frapper à la porte de sa tante, espérant que celle-ci lui ouvrirait si elle insistait. Sans la connaître que par le son de son violon, Isabelle éprouvait pour sa tante de la tendresse. Elle tenterait tant qu’elle en aurait la force et cette envie de lui parler, de devenir, elle sa nièce, sa seule amie afin d’atténuer leurs deux solitudes. Cela faisait dix ans qu’elle avait perdu sa mère, dix ans qu’elle supportait cette femme qui avait usurpé la place de la vraie châtelaine, alors qu’elle n’était encore qu’une toute petite fille. A cet âge, on ne peut comprendre qu’il faille se passer de la tendresse d’une mère par la force des choses. Mais être séparée volontairement de celle du seul parent qu’il lui restait, était inadmissible. Petit à petit, Isabelle s’était rendu compte du désintéressement de son père. La d’Argenson avait su y faire en ne changeant rien des habitudes du comte, trouvant que cette façon de procéder était une très bonne idée de l’avoir confié à la préceptrice de sa défunte femme. Cela l’arrangeait, la laissant libre de ne pas avoir à s’en encombrer. Il n’y avait que sa fille de huit ans, qui comptait pour elle, et la vie mondaine qu’elle menait avec toute la séduction dont elle était capable grâce à la fortune de ses deux défunts maris. L’intrigante Mme d’Argenson n’était pas dans le besoin, mais elle aimait tenir sous son contrôle les cordons de la bourse de Rudolph, prenant bien garde de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! En femme avisée et très cupide, elle s’occupait des deniers du comte sans y injecter trop de ses propres avoirs, et seulement lorsque les factures avaient quelques mois de retard pour ne pas à avoir à endosser les intérêts. Comme cela avait été évoqué, ld’Argenson savait qu’il y avait du potentiel dans la famille des de Rubens avec la fortune de la violoniste, le trésor encore hors de vue de la princesse Hindoue qui ne saurait tarder à lui appartenir, et la fortune de la vieille comtesse qui devait être conséquente depuis toutes ces années où elle avait vécu de presque rien. Elle ne se doutait aucunement que la grand-mère d’Isabelle la sauvageonne comme elle se plaisait à la surnommer, serait la dépositaire des bijoux qu’elle convoitait tant, et qu'elle était, devenu, sans contestations possible, son héritière.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 26 Juillet 2019 à 10:28

    Bonjour

    plus je lis ton roman

    plus j'ai l'impression d'etre dans un roman d'Agatha Christie,

    qui en des enquêtes policières

    décrivait l’atmosphère familiale d'aristocrates anglais

    et nous donnait l'ambiance si snob et elegante du monde de ces riches heritiers

     

    les mechants évoluent dans ce monde d'etiquettes et de mondanités, ils suivent le savoir vivre, le savoir faire de leurs rangs tout en faisant leurs mauvais coups

     

    bon weekend

    et la canicule s'en va, pour le moment

    la pluie et les orages apparaissent

    seulement samedi dimanche en Lorraine, ce vendredi on subit encore les chaleurs infernales

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    2
    Mardi 30 Juillet 2019 à 12:55

    Bon week-end à toi aussi, et sois prudent à cause de cette chaleur étouffante.

    Je te remercie pour ton petit passage hebdomadaire,

    et ton compliment qui me touche beaucoup.

    Je serai, peut-être, un jour, célèbre, lorsque je ne serai plus là...

    Bon mois d'août à toi ! Amitié, Ghis.

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