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Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -221-
Chapitre XVII
Lorsque Isabelle entraîna William dans sa chambre, et qu’elle sortit le vieux sac que sa grand-mère lui avait confié, de sa cachette secrète qui se trouvait derrière la plaque de la cheminée, qu'elle fit glisser le contenu sur une table, les joyaux de la princesse hindoue devant le jeune homme, il demeura un moment médusé :
— Qu’est-ce cela ? Dit-il enfin.
Après qu’elle lui ai tout expliqué, il prit entre ses doigts le fameux collier pour l’examiner de plus près.
— Il doit avoir une très grosse valeur. Vous n’aurez pas l’occasion de vous en servir ici, Isabelle.
— Aussi n’en ai-je aucune envie. Je voulais juste vous tranquilliser au sujet de Monteuroux. Je vais remettre de nouveau tout ce trésor là où il était, mais vous voyez qu’à l’occasion nous aurons de quoi payer l’entretien de nos deux domaines... et même d’autres dépenses si cela est nécessaire. Elle disait nous en le regardant avec une chaude tendresse. William attira contre son épaule sa jolies tête blondes. La jeune comtesse frissonna. William lui recouvrit les épaules du châle qu’elle venait de laisser tomber par inadvertance. Emut devant son si beau visage, il lui murmura :
— Vous dites nous, Isabelle, nous deux ? Dans la bonne comme dans la mauvaise fortune ? Nous allons continuer la lignée des de Rubens dans ce Monteuroux délivré de celles qui le déshonoraient ?
— Oui, William.
Une ombre passa dans le beau regard de Isabelle.
— Je suis très malheureuse pour mon père qui risque la mort avec elle… Mon père que le meurtre de cette femme n’a pu séparer d’elle ! Cette femme est un démon ! Oh ! William ! J’aurais tellement voulu l’en délivrer, lui aussi ?! Hier, en rentrant d’Aigue-blanche, vous en souvenez vous ? Nous avons croisé leur berline qui les emmenait pour toujours loin de nous. Ma belle-mère a tourné vers moi un regard de haine juste quand père est arrivé à notre hauteur. Il était très pâle. Il me faisait de la peine. Mais elle, elle avait un regard qui en disait long sur la frustration qu’elle ressentait à ne pas avoir réussi ce qu'elle avait décidé à mon sujet. Ce regard qu’elle m’a jeté était de la haine pure. Je l’ai vu dans ses yeux. Elle avait vraiment l’intention de me faire accuser d'avoir provoqué l'accident de la barque, et elle n’aurait pas hésité à me mener jusqu’au procès puis à l’échafaud ! Ah ! Si elle avait pu arriver à ses fins !
La jeune comtesse frissonna. Pendant un instant, William s’assombrit. Pensait-il à la brune Ludivine aux yeux célestes, à l’enfant éduqué par elle et sa mère au mensonges et aux caprices ? Cette Ludivine qui avait sournoisement essayé de l’asservir à ses volontés, comme l’avait fait sa mère pour Rudolph de Rubens ? Un coup fut frappé à la porte. Antoinette entra. Elle dit, avec une gravité nuancée d’émotion :
— Je viens prendre congé de Melle. Demain matin, je partirai.
Isabelle lui tendit les deux mains.
— Priez pour moi, Antoinette...Vous avez été un ange pour ma tante, ma bonne Antoinette. Priez pour nous deux.
Le regard si doux, si pur dans ce maigre visage mat, alla d’Isabelle à William.
— Oui, Mademoiselle, je ne vous oublierai pas dans mes prières. Ma pauvre demoiselle aurait été contente de ce mariage. Je suis sûr que, de là où elle est, elle doit ressentir de la joie à vous voir unis. Elle m’a dit, le lendemain du soir où elle vous a vu au pavillon de l’étang :
— Ma nièce Isabelle est une vraie de Rubens. J’ai compris que vous lui aviez plu.
La femme de chambre se retira. Elle allait, joyeuse et calme, accomplir son œuvre d’expiatrice déjà commencé près de la femme fantasque, aigrie, avec un esprit aveuglé par le désespoir d’être née infirme qui l’avait fait vivre en recluse. Une femme au cœur passionné dans un corps difforme. Douloureuse destinée que n’avait pas consenti à spiritualiser sa tante.
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Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident
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Commentaires
Bonjour,
et le suspens continue
je suis médusé eh eh eh
C'est Vendredi et je reviens ici
Sur les blogs en ce moment précis
Vous souhaiter les amis à présent
Un bon weekend ensoleillé et charmant
Le printemps s'installe doucement
Voila les pluies, du vent mais aussi du soleil
Qui nous apporte de la joie et des merveilles
En cette saison de renouveau au bon temps
Mon cher Philippe,
Je suis tellement touchée par ton assiduité à venir me lire chaque fin de semaine!
Je te remercie de cette attention.
Je ne suis plus très souvent sur mon blog, car ma santé chavire.
Amitié mon cher ami. Ghis.