• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -222-

     Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Ce matin Isabelle s’empressa d’aller dans la chambre de Victoria. Elle se devait d’accomplir les dernières volontés de sa tante. En ouvrant le petit coffret d’ébène pour remplir la promesse faite, sur sa volonté exprimée de détruire ce qui s’y trouvait, elle y avait découvert des fleurs séchées, ainsi que la photographie d’un homme jeune et d’une mâle séduction. C’était une lettre qui était en partie brûlée, mais non complètement détruite. Isabelle ne songea même pas à lire ce qu’il restait de la lettre, mais elle en devinait le contenu, se souvenant de ce que son père lui avait dit en lui parlant de sa sœur et de cet homme qu’elle avait dût aimer plus qu’elle-même, mais que lui, malgré les sentiments qu’il avait pour elle, n’avait pu se résoudre à la prendre pour épouse à cause de sa difformité. Victoria avait trouvé la lettre adressée à son frère et elle l'avait subtilisé. Par la suite, elle lui avait avoué qu’elle l’avait lu, puis détruite. Son déchirement fut tel que la pauvre victoria, se sentant rejetée à cause de son corps déformé, se prit à haïr le monde et principalement cette société encore très puritaine et très collé-montée, assise sur des traditions qui se voulaient à cheval sur les questions de descendances. Dans la noblesse de l'époque, la beauté d’une jeune fille à marier était importante et cela était encore mieux si la jeune fille était dotée... Victoria, alors très jeune, ne pu accepter le dédain de cet homme qui avait choisit d’être conforme aux mœurs de l’époque, quitte à négliger l’amour quil lui portait. Elle s’enferma dans son chagrin et ne voulu plus rien  avoir à faire avec le monde extérieur. Tout en réfléchissant sur la sombre destinée de sa tante, Isabelle pensait :

    — Elle à souffert de cet amour contrarié, et c’est dans les plaintes de son violon qu’elle confiait le déchirement qu’elle ressentait. 

    — "Quel dommage que son pauvre corps est été si terriblement déformé ! Sans cela, mon cher, je demanderais aussitôt sa main à Mme de Rubens ". Avait écrit le jeune marquis.

    Après avoir lu et relu ces quelques lignes blessantes à son encontre, Victoria avait ressentit une profonde injustice qui l’avait mise hors d’elle. Par la suite, elle avait eu tout le temps de ressasser ses désillusions qui ont fait monter en puissance sa haine de cette société qui l’avait condamné. La cause de son infirmité n'était pas de sa faute; mais plutôt dû à des mésalliances perpétrées par des générations de, de Brémond et de Rubens dont elle n'avait que faire, mais dont elle portait le fardeau. Pourquoi elle, plutôt que d’autres ? Pourquoi cette infamie était-elle tombée sur elle ? La jeune fille qu’elle était alors, avait dû souvent se poser la question. C’est en découvrant cette lettre adressée à son frère ou elle avait lu et relu cette phrase assassine qui allait pour toujours ravager sa vie, qu'elle avait décidé de se dissimuler au regard du monde, ce qui allait avoir de fâcheuses conséquences sur sa décision de ne pas dénoncer la ou les meurtrières de sa pauvre mère.

    C’était la seule façon qu’elle avait trouvé pour se venger de la beauté de Daphné de Rubens et de sa gentillesse envers elle, qu’elle n’avait pas admis et qu’elle traduisait comme de la pitié. Bien piètre consolation pour l’aider à survivre avec cette disgrâce qui l’humiliait et dont elle devait en porter le poids jusqu’à la fin de ses jours. Avait-elle songé au suicide ? Peut-être qu’elle ne s’en sentait pas le courage ? Préférait-elle mieux souffrir en s’excluant définitivement de toute vie sociale ? Isabelle ne savait pas répondre à ces questions qui resteraient, pour elle, à jamais une énigme. Dans cette chambre, sa tante devait se sentir à l’abri de tous regards curieux et importuns qu’on aurait pu avoir sur elle. Elle n’avait plus à se justifier de son apparence. Là, s’arrêtait son existence...

    Ce que peut faire une déception amoureuse sur un pauvre cœur meurtri par un amour dédaigné, se dit Isabelle. Un pauvre corps disgraciée par l’effet d’une destinée déjà programmée dans sa conception, et sans qu’elle y soit pour quelque chose. Cela  doit être dur à accepter ?...

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Mars 2023 à 09:41

    Bonjour,



    je continue de lire cette saga familiale que tu nous partages si gentiment

    merci de cette nouvelle page que j'ai decouverte ce matin

     





    Vendredi arrive avec le printemps
    Et il est venu en ce jour le moment
    Ou je viens mes amis vous souhaiter
    Un bon et beau weekend printanier

    Meme s'il pleut encore un peu
    Et qu'un peu de vent souffle toujours
    Nous allons avoir des bien beaux jours
    Le soleil vient doucement se montrer en nos lieux

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