• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -219-

     Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Une dernière chose, Mr le comte ! Puisqu’il faut tout dire, je vais tout dire ! Ma maîtresse était en train de vous empoisonner à petit feu pour conserver Monteuroux et ses terres pour elle, d’où votre santé précaire ; mais puisque vous le vendez, vous allez de nouveau être riche ! Peut-être que votre mort est simplement reculée jusqu’à temps qu’elle récupère votre nouvelle fortune… Qu’allez vous faire en sachant tout cela ?! Ma maîtresse avait aussi d’autres projets pour Aigue-blanche, de façon à ce que elle et sa fille en devienne les seules propriétaires. Elle se tourna vers William et lui lança à la figure :

    Quant à vous, Mr le comte, vous et toute votre famille devait disparaître petit à petit ! Les moyens à sa disposition pour cela, étaient nombreux ! Vous disparut votre fils serait resté sous leur garde ! Dit-elle dans un rire affreux.

    Le père de Isabelle était anéantit de voir la noirceur de sa femme révélé au grand jour. Et Berthe de continuer ses accusations :

    Il ne fallait surtout pas dire qu’on la voyait ! Mr le comte ne voulait pas ! Il ne voulait pas qu’on parle des apparitions ! Il ne fallait surtout pas prêter foi à ce qui n’existe pas ! Mais tout le monde savait au village, comme au château, sauf sa petite fille, comment était morte la comtesse sa mère et qu’elle apparaissait souvent sur les berges de l’étang et même ailleurs dans les bois alentours pour obtenir justice ! Tout le monde se taisait pour ne pas risquer de perdre sa place et leur petite maison ! Je les ai tué toutes les trois à seize ans d’intervalle ! Je suis une criminelle et Dieu me punit en m’enlevant mes deux petits anges auxquels je tenais le plus ! Je suis maudite ! Vous entendez ?! Maudite ! Je suis damnée !!!

    Ces derniers mots furent accompagnés d'un cri strident. Elle se leva, fit quelques pas, les yeux révulsés, et tomba comme une masse, sur le tapis.

    Dominique et Angèle, qui entraient à ce moment précis, se précipitèrent vers elle et l'emportèrent dans sa chambre. Mr de Rubens, dont les jambes ne le tenaient plus, quitta la pièce sans regarder les deux cousins. Renaud, et surtout William, après ce qu’il venait d’entendre concernant sa famille et lui-même, s'en allèrent à leur tour, silencieux, car cette scène les avait péniblement impressionnés.

    Plus tard, lorsque William retrouva Isabelle, il lui raconta ce que Berthe avait confessé. Il ne parla pas des dites apparitions, ne sachant pas si Isabelle était au courant de ces faits, et s’il fallait vraiment croire aux dires des gens habitant le village. Mais quand même ! C’était là, la deuxième fois qu’on lui rapportait ces événements ! Que penser de cela ? Néanmoins, il avait l’intime conviction que depuis la mort de Ludivine et celle du petit Thierry, Berthe était obsédée par le souvenir de son crime. Elle était convaincu que la justice divine intervenait à l’heure et au moment décidé par Dieu et que le jugement divin ne pardonnait pas ce qu’elle avait fait. Elle devait rendre des comptes pour ses méfaits

    Pour William et Renaud, cétait la seule façon d’atteindre ces deux femmes, puisque la justice des hommes ne pouvait plus intervenir.

    Isabelle, le visage entre ses mains, frissonnait en répétant :

    Elle a tué maman… cette d’Argenson ! Berthe n'était qu'un instrument pour elle ! Pauvre maman ! William acquiesça :

    C’est, sans nul doute, cela. Avec son habilité sournoise et coutumière, elle a seulement suggéré le crime à sa domestique. Sa suggestion était suffisante pour pousser Berthe à se charger de l’horrible besogne à sa place... Oui, c'est sûr ! Elle n'est pas innocente dans cette tragédie. Elle en est l’instigatrice et elle ne comptait pas s’arrêter là d’après les aveux de Berthe.

    C’est pour cette raison qu’elle tenait tant a ce que vous épousiez sa fille ! Elle comptait devenir la châtelaine incontestée de Monteuroux et par la suite, du manoir et de ses terres. Sa fille et son petit fils n’étant plus là, je comprends mieux pourquoi elle me hait et tient tant, sournoisement, à me nuire de toutes les façons possibles en son pouvoir. Petite, j'étais la fille de celle qu'elle avait fait disparaître pour prendre sa place. Plus tard, elle sentit en moi une méfiance instinctive et une hostilité à laquelle se heurtait sa fausseté et sa sourde malveillance. J'ai toujours eu l'impression qu'elle était ma pire ennemie. Qui sait ce qu'elle aurait encore pu me faire si l'on avait pas découvert son jeu machiavélique ?

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