-
Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -171-
Ça me fera le plus grand bien. J’ai un mal de tête que l’air frais de la nuit pourra certainement calmer.
Il s’écarta de la porte et s’éloigna, suivit de Ludivine qui, décidément, ne se décollait pas de lui.
Isabelle n’écoutait plus le peintre que d’une oreille distraite. Au bout de quelques instants, elle se leva en s'excusant par politesse aupré de son cavalier qui l'ennuyait au plus haut point. S'en se préoccuper le moins du monde de sa réaction, elle lui tourna le dos et s'en alla retrouver son amie Juliette. Ne voulant guère lâcher ce qu'il croyait être sa proie, l’Autrichien l’accompagna jusqu’au salon où sa jeune amie bavardait gaiement au milieu d’un groupe de jeunes qui s'amusaient et riaient de tout et n'importe quoi. Voyant qu'il n'arriverait pas à attirer son attention, l'Autrichien prit congé d'Isabelle qui s’assit près de sa jeune amie et lui demanda discrètement :
— William est parti ?
— Oui. Il m’a dit qu’il ne s’attarderait pas et retournerait à pied chez nous puisqu’il ne veut pas danser et que cette soirée ne représente pour lui qu’une corvée. Il a fait une apparition, c’est tout ce que l’on peut attendre de William.
— Évidemment... d'ailleurs, j’ai bien envie de l’imiter puisque je ne suis pas non plus ici pour mon plaisir. Et puis, je ne se sent pas bien.
— Je l’avais remarqué, chère Isabelle. Rentrez, et si l’on vous demande, je dirais que vous vous êtes retirée à cause d’un malaise.
Le cœur étreint par une forte émotion dont elle connaissait la source, elle regarda du côté de son père. A l’autre extrémité du salon, Edith était entourée d’une petite cour à sa dévotion. Sa robe en lamé argenté, mettait en valeur sa carnation de brune. Elle portait un admirable collier de topazes d’un bleues lagon, qui était depuis deux siècles dans la famille des de Rubens et qui, pour son âge, agrémentait le galbe encore parfait de son cou. Ce bijoux avait échappé par miracle à une vente afin de régler des factures en retard. L’étroit bandeau de diamants glissé entre les ondulations de ses cheveux, était un cadeau d'un de ses anciens maris. Il composaient un ensemble savamment étudié. Elle aimait faire valoir sa beauté ! Frisant ses quarante-cinq ans que les effets du temps ne semblaient pas avoir offensé, la d’Argenson rayonnait, se sentant la reine de la soirée. On ne pouvait le nier. Son éclat et sa jeunesse apparente, pour ceux qui aimaient ce genre de beauté, semblait encore intacte. Bien des femmes de l’assemblée auraient aimé lui ressembler, et cela faisait sa fierté. A ses côtés se trouvait le comte, son père, très élégant dans son smoking, portant haut le titre des de Rubens, mais qui, pourtant, n’arrivait pas à lui faire de l’ombre. Il était, en quelque sorte, le cher époux de Mme la comtesse, et il avait l’air de sérieusement s’ennuyer. Isabelle l’observait à la dérobée, se disant qu’il ne donnait pas l’impression d’être très à son aise au milieu de tout ce monde, pas plus qu’il n’affichait un évident plaisir à suivre sa femme et faire bonne figure devant toutes ces personnes dont il ne devait pas en connaître le quart. Isabelle savait son père fatigué, et cette fête ne devait pas lui faciliter le repos qu’une cure nécessite après chaque séjour. Une tempête s’éleva en en elle. Sa belle-mère avait éclipsé sa mère dans le cœur de son père et avait prit plus que sa place, aucunement gênée d'avoir détruit le couple que formaient ses parents. Isabelle était sûr que cette harpie devait être pour quelque chose dans la tragique disparition de sa mère, et cette idée la hantait. C’était trop insoutenable de la voir là, triomphante, admirée de toute cette frivole assemblée, heureuse et satisfaite d’être une de Rubens, pendant que son père venait de peut-être, se rendre compte de la futilité de cette vie trépidante qu’il menait avec sa deuxième femme, au lieu de se reposer aupré de sa première épouse si elle avait encore été de ce monde...
171
Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident
-
Commentaires
Salut,
mon petit tour de lectured'une page de ton roman
me voici a la soirée organisée a sa mesure
par Madame Seconde Epouse en ce temps
C'est mon passage
Sur le blog des amis
Pour un beau weekend à tous souhaiter
En ce vendredi treize
Nous voulons vivre du beau temps sans fournaise
Plus agreable que canicule et gouttes qui viendraient
Mais la nature a besoin de soleil, et aussi d'eau, de pluies
Je prefere un peu d'averses pour le principal ouvrageOUI : la d'Argenson comme l'appelle Isabelle,
et la marâtre de la jeune comtesse.
merci pour ta visite cher Philippe.
Bon Week-end à toi et toute ta famille. Ghis.
Ajouter un commentaire
Bonsoir Ghislaine, merci de ton sympa passage sur mes cartes virtuelles.
A mon tour, je tiens à te souhaiter un excellent WE pascal.
J' admire ta dextérité d' écriture, bravo !
gros bisous
Bonjour Sellena,
Je suis heureuse de t'apercevoir sur le blog roman!
Tu ne peux savoir le plaisir que tu me fais ?
C'est vrai que je ne suis pas trop présente sur les blogs,
mais le roman prend tout mon temps.
Je te souhaite, moi aussi, un très bon week-end pascal !
Gros bisous, Ghis.