• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -10-

    Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -16- 

    La comtesse avait, comme sa fille, une bouche dont les lèvres peu ourlées, étaient fines et trop longues. Cependant, on oubliait ce léger défaut devant la séduction de ces yeux d'un bleu-vert, un peu étrange, sur lesquels tombaient de longs cils noirs. Les traits de la comtesse n'avaient rien de classique en ce sens que ses yeux, son teint satiné, d'une blancheur laiteuse, ses cheveux de la même teinte que ceux de sa fille, suffisaient à composer une beauté, somme toute, peu banale. La mère comme la fille était d’une remarquable ressemblance dont elles faisaient étalage en toutes circonstance, étaient, dans la société où elles évoluaient, fières de leur appartenance à la noblesse, et fières de leur beauté qualifiée de peu commune. Revenant à son envie de blesser Isabelle et ne voulant pas rester sur une cuisante humiliation vis à vis de son future beau-fils qui était loin de se douter du projet qu'elle élaborait pour lui et sa fille. La d’Argenson lança sur Isabelle un regard haineux emplie d'une fureur toute intérieure et ricana :

    C'est elle-même qui se met à l'écart, mon enfant, par le peu de convenance qu'elle affiche pour une de Rubens en venant au salon attifé de la sorte !

    Cette fois, s’en était trop. Les lèvres d'Isabelle s'entrouvrirent tout juste pour laisser fuser les quelques mots cinglants avec cet air de dédain qu'elle savait afficher, et qui accompagnaient souvent les paroles qui sortaient de sa jolie bouche pulpeuse, mais encore enfantine. Telle un coq de combat, la jeune comtesse répliqua :

    Vous vous faite un malin plaisir à m’humilier, mais vous devez bien penser, Mme, que je sais mieux que vous ce qui est indigne d'une de Rubens ! Réfléchissez à la question… vous devriez trouver sans peine la réponse.

    L’air moqueur de la jeune comtesse rendit la d'Argenson encore plus enragée devant la réplique cinglante de sa belle-fille, qui se trouvait être tout à fait de circonstance et non dénuée de bon sens. Sur ses dernières paroles, Isabelle tourna les talons et quitta le salon la tête haute, sans un regard pour le petit groupe qui se tenait là, sans voix devant son aplomb. Décidément, pensa William. Sa cousine germaine avait du caractère. De plus, il y avait un je ne sais quoi  chez elle qui le troublait... quelque chose en elle qui, sans en comprendre la raison, faisait son admiration.

    Une fois sortie de ce salon emplit de mauvaises ondes, Isabelle longea la bande de marbre qui bordait ce lieu détestable pour tourner sur la gauche et se retrouver devant la tour carrée de château-vieux. Dans un renfoncement, à peine visible, une petite porte cloutée s’y dissimulait. Elle la poussa pour se retrouver dans l’armurerie où étaient disposés les armoiries de tous les ancêtres des de Rubens et toutes sortes d’armes dont une armure noire appartenant anciennement à un comte ayant l’âme aussi noire que son armure et que l’on surnommait, le diabolique. Celui-ci était renommé pour sa cruauté et sa perversité.

    Du temps ou il régnait sur ces terres, il violait les jeunes paysannes encore vierges qui se trouvaient être à son service sur son domaine. Il avait eu des enfants naturels dans tout le comté qu’il se gardait bien de reconnaître ! Les jeunes filles travaillant dans les champs, se cachaient lorsqu’elles entendaient le galop de son cheval. La veille de leurs noces, elles disparaissaient, comme par enchantement dans les bois, afin de préserver leur virginité jusqu’à leur mariage. C’était, pour elles, la seule façon d’échapper à ce droit de cuissage imposé par ce démonCe comte faisait peur. Il faisait régner la terreur partout ou il passait. La lubricité de cet homme était sans mesure. Même après sa mort, sa réputation et sa légende l’avait suivi jusqu’à ce jour…

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 29 Mars 2019 à 10:53

    Bonjour

    un peu plus de decouverte de l'histoire de famille, c'est intéressant,

    et oui les femmes font souvent tourner la tête des hommes, pauvres diables que nous sommes (comme le chantait Julio Iglesias) LOL

      • Dimanche 31 Mars 2019 à 13:40

        Tu as raison cher Philippe.

        Là, tu vas être servit par la diabolique Mme d'Argenson...

        Bon dimanche mon ami !

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