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Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -100-
La comtesse eut un pincement aux lèvres, ce qui démontrait son déplaisir concernant la réponse souriante, malgré les sous entendus si aimablement distillés d’Isabelle ; mais la jeune fille ne tînt pas compte de son air irrité, et se prêta au jeu afin de leurs montrer qu’elle n’était pas du tout celle que sa belle-mère prétendait qu'elle était. Marie-Catherine de Rubens se fit un plaisir de la taquiner avec mépris pour voir jusqu’où la jeune comtesse saurait se conduire.
— Puisque ma fille n’est pas là, si vous la remplaciez pour nous servir le goûter, ma petite ?
Isabelle surprit la châtelaine en répondant avec beaucoup de douceur dans la voix :
— Je ne demande pas mieux, Mme, mais avant, puis-je aller me rincer les mains, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. J’ai pensé le chien, et mes mains ne sont pas saines pour vous servir.
— Allez-donc ma petite. Ma domestique va vous montrer les dépendances.
Après s’être lavée les mains, Isabelle revint au salon.
Vive et adroite, avec de souples mouvements pleins de grâce, Isabelle versa le sirop que la châtelaine avait préparé. La comtesse était une ménagère très experte, et elle observait les moindres gestes de la jeune fille. Celle-ci présenta les gâteaux confectionnés par Juliette, et demanda à Isabelle de faire le service. Avec une évidente surprise, les yeux de la comtesse ne la quittaient pas.
Elle dit à mi-voix, s’adressant à Adélaïde :
— Je la croyais brusque et maladroite, mais je suis très surprise ? Elle ne semble pas cette petite sauvageonne décrite par Mme la comtesse de Rubens et sa fille ? A bien y regarder, il n’en est rien. Elle s’en tire vraiment fort bien ! Et je n’avais jamais remarqué ses jolies mains qui sont d’une finesse aristocratique !
— C’est un héritage maternel, précisa Adélaïde. La pauvre chère Daphné avait des mains admirables, si vous vous en souvenez ?
— Il est exact qu’elle avait de très belles mains ! Par ailleurs, Isabelle ne lui ressemble pas. Juste sa chevelure rappellent les très beaux cheveux de sa mère. Elle a plutôt le type des de Rubens. Il est très heureux que son père se soit décidé à l’envoyer en Angleterre. Ce séjour, là-bas, lui fera le plus grand bien.
Sans en avoir l'air, la jeune comtesse prêtait attention à ce qu'il se disait la concernant. Décidément, il semblait que tout le monde était du même avis sauf André comme Isabelle s’en rendit compte un peu plus tard, lorsque les jeunes gens se retrouvèrent seuls, la comtesse ayant invité Adélaïde à venir au jardin pour admirer ses composions. Isabelle put alors converser avec le jeune infirme sans aucune oreille indiscrète.
— Cela doit vous ennuyer beaucoup de quitter Monteuroux ? Demanda-t-il.
Le visage d’Isabelle se rembrunit lorsqu'elle dit brièvement :
— Beaucoup, en effet ; mais je garde pour moi ce que je ressens. Cela leurs donnerait beaucoup trop de satisfaction de connaître la profondeur de ma peine. Je ne tiens pas à leur faire ce plaisir.
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Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident;
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Commentaires
Bonjour
page apres page je savoure ce roman de famille
merci de ces pages passionnantes
bon et beau weekend
et du soleil du soleil du soleil
l'été indien de cet automne nous fait encore profiter d'un temps bien agreable
avant l'hiver qui viendra
Bonjour Philippe,
Merci pour ton passage hebdomadaire.
Aujourd'hui dimanche, j'essaie de m'occuper
à la maison comme je peux.
Il fait beau et je suis contente que la chaleur s'en soit allée.
Je te souhaite une très bonne semaine.
Amitié, Ghis.