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Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -207
— Ah ! Tenez, voilà Berthe qui monte au cimetière ! Elle à l'air bien abattue, remarqua pensivement Emilie.
J’étais au courant de bien des secrets, mais la discrétion était de mise au château sous peine de ne plus travailler pour le comte. J’étais la seule personne à qui Madame se confiait. Elle avait confiance en moi, et même si je voyais souvent des larmes dans les beaux yeux de ma chère maîtresse qui souffrait terriblement de la désaffection de Mr le comte à son égard, elle ne voulait rien montrer de ce qui la torturait, et me défendait d’en parler à qui que ce soit. Je vous avouerais que j’ai souvent pensé que la cause de l’accident de madame la comtesse était à mon avis, surprenant ; mais à qui confier mes doutes ? Dans le village, beaucoup de gens se demandaient pourquoi le comte s’était remarié si vite, alors qu’il adorait sa femme avant la rencontre avec Mme d’Argenson ? La nouvelle châtelaine n’était pas appréciée. Elle était hautaine et prenait son rôle très au sérieux pour se faire apprécier. Mr le comte avait changé à son contact. Tout ce qu’elle voulait, elle l’obtenait. Dans le village, on lui faisait bonne figure, mais nous ne l’aimions pas.
Lors de l’accident, nous avions reçu l’ordre de ne pas parler de la noyade de Mme la comtesse Daphné à sa petite fille qui n'avait que six ans. Confiée à l’éducation et à la responsabilité de Mlle Adélaïde. Melle Isabelle n’a rien su des causes de l’accident survenu à sa mère pendant longtemps. Nous savions que depuis son remariage, le comte avait délaissée la petite qui ne voyant guère le seul parent qui lui restait, ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. La nouvelle châtelaine n’aimait pas avoir, à ce qu’en disaient les domestiques du château, Isabelle dans ses robes. La seule enfant qui comptait vraiment à ses yeux, était Mlle Ludivine de Richemont, la fille unique de Mme d’Argenson, devenue comtesse de Rubens. Mr le comte semblait complètement avoir oublié sa petite fille au profit de sa nouvelle famille.
— Je ne trouvais pas bien du tout cette façon d’agir, lui qui avait tant aimé sa première femme, et qui adorait sa petite fille, avant...
— Continuez Emilie. N’ayez pas peur de nos réactions. Emilie, mise en confiance par William et Renaud, s’exécuta, non sans mettre en garde les cousins d’Isabelle.
— Je vous préviens mes bons messieurs, cela va être dur à croire, mais c’est pourtant ainsi que l’histoire se présente ! Il vous faut être large d’esprit pour écouter ces choses qui sembles, pourtant, inconcevables, mais, néanmoins, elles sont arrivées telles que je vais vous les décrire!
— Mais allez-y ma bonne Emilie ! Si cela peut venir en aide à notre cousine, il faut parler !
— Et bien, voilà. Euh ! Vous êtes les premiers à qui j’ose en parler sans passer pour une illuminée.
Quelque temps après l’horrible accident de ma maîtresse, comme à l’accoutumé, les bûcherons du village venu couper du bois dans la forêt avoisinant l’étang, eurent l’impression d’être les témoins d’une apparition surnaturelle qui ressemblait fort à Mme Daphné de Rubens. Ils n’en crurent pas leurs yeux. Cette vision se produisit à plusieurs reprises. Les bûcherons qui sont de solides gaillards ne craignant rien, et qui ne sont pourtant pas des hommes peureux ! Et bien, ils ne voulaient plus aller dans cet endroit du parc qui faisait face à l’étang-aux-ormes.
Catherine était bouche baie. Telle une statue de sel, elle était pétrifiée, incrédule. Ce qu’elle venait d’entendre était tellement incroyable ! Une apparition ? Serait-ce possible ? Emilie se rendait bien compte qu’elle avait choqué la jeune fille, mais elle ne pouvait plus s’arrêter. Il fallait qu’elle dévoile toute l’histoire. Elle risqua :
— Cela peut vous paraître impensable ce que je vous confis là, Melle Catherine, mais c’est comme je vous le dis ! Je ne fais que vous confier ce qu’il s’est passé après la mort de la comtesse et l’histoire ne s’arrête pas là !
— Dites, ma bonne Emilie. Nous voulons tout savoir. Affirma Renaud. Emilie s’exécuta de nouveau.
En écho à ces racontars qui allaient bon train dans le village. Mr le comte, lui-même, descendit voir les bûcherons qui l’informèrent de ce dont ils avaient été témoins. Bien qu’il ne voulu pas croire à ce genre de chose, il interdit qu’on parla de cette histoire d’apparition qu’il qualifiait de divagations de la part de ces hommes. Le comte se mit en colère et certifia que si une seule insinuation, sur ce sujet, devait parvenir jusqu’au château, le village serait sévèrement sanctionné.
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Tags : Fiction, Historique, Suspense, Mystère, Evènement, Surnaturels, Genre, Sentimental, Roman, fantasy, Intrigues, meurtre, dissimulé, en, accident
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Commentaires
Bonjour,
Et un fantome arrive pour le roman
qui se poursuit doucement dans cette lecture
Avec ce vendredi
C'est le dernier weekend de l'année
Je viens sur les blogs vous souhaiter
Une fin de semaine festive et jolie
Nous allons dire adieu à 2022
Nous dirons bonjour à l'an 2023
En esperant que nos plus chers voeux
Se réalisent de bonheur, santé et avec foi