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    Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34- 

    La porte, à l’ordinaire fermée, était ouverte et comme Isabelle passait toujours par la salle d’armes, empruntant les escaliers, elle vit surgir Dominique, le domestique de la comtesse Marie-Marguerite, avec sa face peu avenante, aussi figée qu’inexpressive que le visage de sa sœur Angèle. Il avait, cette fois, contrairement à l’ordinaire, une toute autre expression qui ne présageait rien de bon. Isabelle le remarqua aussitôt.

    Qui y-a-t-il, Dominique ? Demanda-t-elle. Grand-mère serait-elle au plus mal ?

    Mme la comtesse se meurt. Mr le comte est auprès d’elle. Je dois aller chercher le docteur Pichon et Mr le curé.

    Sans un mot de plus, il dévala le reste des marches comme-ci il avait eu le diable à ses trousses. Isabelle gravit lentement les quelques degrés qui menait aux appartements de sa grand-mère. Bien qu’elle n’eût que peu d’affection pour cette aïeule froide, indifférente à ce qu’elle avait pu bien vivre et endurer après qu’elle eut perdu sa mère, cette approche de la mort faisait surgir en la jeune fille une sourde angoisse. Elle entra sur la pointe des pieds, et s’arrêta net dans la pièce qui servait d’antichambre. La porte qui conduisait aux appartements de la vieille comtesse était restée entrouverte. Isabelle se demandait si elle pouvait se permettre d’être au chevet de sa grand-mère en même temps que son père. Comme elle approchait sur la pointe des pieds, elle entendit la voix de celui-ci, impérative et suppliante à la fois :

    Mère ! Faites un effort ! Parlez-moi !

    Aux adjurations de son fils, pas un mot ne sorti des lèvres de la vieille comtesse. Isabelle avait honte pour son père devant son insistance. Il ne cessait de marteler aux oreilles de sa mère la même supplique, faisant fi de son état. L’adolescente poussa précautionneusement la petite porte pour mieux voir le lit de la mourante. De son point de vue, elle pouvait se rendre compte des dégâts que la maladie de sa grand-mère avait causé. Son visage était violacé, ses paupières clauses, et ses lèvres entrouvertes pour essayer de trouver un peu d’air, dénotaient un mal être plus qu’inquiétant par rapport à l’autre jour, lors de sa dernière visite. Son père, penché vers la mourante presque à lui toucher le visage, insistait lourdement. Allait-elle enfin se décider à ouvrir la bouche pour lâcher les renseignements qu’il attendait sur ce trésor tant convoité ? Isabelle observait attentivement son père qui continuait à lui parler en pressant une de ses mains dans les siennes pour mieux l’amadouer.

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