• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -90-

     Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Sir de Montaigu est le frère aîné de ma chère maman disparut dans les circonstances que vous connaissez. Je devrais y rester jusqu’à ma majorité pour parfaire mon éducation. Il paraît, d'après mon père, que c'est mon oncle qui souhaite m'avoir sous sa protection.

    — Ah ! Je trouve cette initiative parfaite pour vous.

    Il n’y avait pas de surprise dans le ton de l’abbé Forges. Pas de contrariété non plus. Isabelle le sentit aussitôt. Il y eut un éclair dans ses yeux vifs et très expressifs, suivit d’une contraction des lèvres. Sans un mot, elle regarda l’abbé qui, les mains croisées sur le bois ciré du bureau, la considérait pensivement. Devant son air contrarié, il reprit :

    — Ce ne peut être qu’une bonne chose pour vous mon enfant.

    Isabelle bondit de sa chaise qui se renversa.

    — C'est vous me dites cela ? Vous, monsieur l’abbé ! Vous qui savez combien j’aime Monteuroux et quel chagrin ce sera pour moi de le quitter ! Vous le pensez sincèrement ?

    — Je vous le dis parce que c’est ma conviction. Il est bon pour vous que vous changiez d’atmosphère, Isabelle. Il y a autre chose dans le monde que Monteuroux, aussi cher qu’il soit à votre cœur, mon enfant. Votre instruction doit être poussée davantage. Vous devez, en outre, apprendre ce qui est nécessaire à l’éducation d’une jeune fille de votre rang. Il n’est pas mauvais non plus, pour bien des raisons, que vous entriez en contact avec la famille de votre mère.

    L’abbé se tut un instant, regardant toujours le visage frémissant où la surprise et l’irritation avaient fait monter une vive rougeur sur les joues de l'adolescente. Puis il reprit d'une voix plus lente empreinte d'une d’autorité qui ne souffrait aucune réplique :

    — En outre, je m’inquiète de voir en vous cette hostilité si forte à l’égard de votre belle-mère et de sa fille. Qu’elles ne vous soient pas sympathiques, soit ! Mais il y a autre chose que je devine en vous... presque de la haine.

    Isabelle tressaillit. Le sang disparut de son visage et elle regarda le prêtre avec une sorte d’effroi tout en haussant la voix :

    — De la haine ? fît-elle, toute tremblante. Je... Oh ! Je n'apprécie pas leur hypocrisie, d'où mon animosité envers elles ! Je n'aime pas, non plus, l'indifférence que mon père me montre depuis dix ans. Vous le savez très bien, Mr le curé !

    —  Il faut passer outre leurs défauts qui, je veux bien l'admettre, sont détestables. Comment vous dire... ne tenez pas compte de ce qu'elles vous font endurer. Je vous sens, là, sur une pente dangereuse. Vous êtes une nature loyale, vous avez horreur du mensonge et de la comédie. Je vous en félicite ; mais ce que je ne voudrais pas voir en vous, c’est cette inimitié s’adressant personnellement à Mme de Rubens et sa fille. Hors, je crains que vous ne vous y laissiez entraîner en toute bonne foi, évidemment. C'est pour cette raison qu'il est de mon devoir de vous en avertir.

    — Je ne pourrais jamais aimer une femme qui m’a éloigné de mon père, et qui ne m'a jamais témoigné que du mépris… Sa fille lui ressemble trait pour trait.

    — Cela est votre passé que vous allez laisser derrière vous, mon enfant. Il faut que vous arriviez à dépasser ce sentiment de colère et que vous vous tourniez vers l’avenir.

    — Pas pour moi, mon père. Le passé, comme le présent, sont présent en mon cœur ! Les deux me hantent depuis que j’ai appris...

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 10 Juillet 2020 à 09:50

    Bonjour,

    l'abbé est de bons conseils et il va , j'espere , faire changer d'avis la demoiselle

    et puis partir loin et ailleurs sera peut etre une belle aventure

     

     

    bon weekend avec ce soleil si present, si bienfaisant, si bon, si agreable

    2
    Vendredi 10 Juillet 2020 à 12:11

    Bonjour Philippe,

    Je suis désolée ne ne pas t'avoir répondu au message de samedi dernier :

    Mon époux est à l'hôpital et je suis presque tous les jours à son chevet.

    Les nouvelles sont un peu mieux que la semaine dernière,

    c'est pourquoi je prends le temps de te répondre.

    Pour moi le soleil est trop fort et je ne suis plus toute jeune :

    je le craint. Je reste donc sous ma clim.

    Je te souhaite de très bonnes vacances si tu en prends !

    Pour moi, je suis toujours confinée,

    puisque je ne conduit plus à cause de mes malaises

    et que Jean-Michel n'est pas là.

    Amicalement, Ghis.

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