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    Elle ouvrit son carnet à dessins qu’elle avait apporté dans l’intention de croquer la berge de la pièce d'eau qui lui faisait face. Les herbes folles recouvraient le sol. Seuls les trois degrés près de la vieille barque restaient à découvert. D’une main déjà très adroite, Isabelle traça une esquisse de cet endroit qu’elle aimait pour son calme, sa beauté, ses cygnes qu’elle adorait voir évoluer sur l’eau. Ce dessin lui permettait d'avoir prés d'elle le lieu où sa mère devait perdre la vie et se sentir ainsi, plus près d'elle. Adélaïde lui avait donné, elle-même, quelques leçons, et la jeune fille s’était tout de suite montrée très agile dans ses coups de crayon. Elle aimait le dessin et ses progrès étaient stupéfiants ! La vieille demoiselle s’étonnait de son savoir-faire sans jamais avoir pris de véritables leçons, si ce n’est que les siennes. Ce don inné lui rappelait Victoria. Elle était très adroite, elle aussi, de ses mains et artiste accomplit, ce qui lui faisait dire :

    — Quel dommage de ne pouvoir mieux cultiver les dons que vous avez ma chère enfant ! Il est vraiment triste que votre tante Victoria vive en recluse ! Vous auriez beaucoup appris avec elle. Victoria est une artiste confirmée dans bien des domaines ! Son savoir ne serait pas perdu avec vous. Elle est très adroite de ses mains, ce qui en fait une artiste accomplit. Je ne croie pas qu’elle vive encore longtemps. Ses poumons et son coeur sont comprimés par sa cage thoracique qui, obligatoirement, suit la rotation de sa colonne vertébrale, et celle-ci ne cesse  de vriller au fur et à mesure du temps qui passe. Elle doit avoir beaucoup de mal à respirer. 

    — J’aurais bien aimé, chère Adélie, lui adoucir le temps qu’il lui reste à être avec nous. Mais voudrait-elle accepter ma présence 

    — Je ne croît pas ma chère enfant. Elle ne veut jamais voir personne à part sa dame de compagnie, la gentille Antoinette,  ainsi que Dominique et Angèle.

    — C’est triste Adélie. Nous sommes chacune en manque d’attention et de tendresse pourtant, je suis sûr que nous arriverions à nous entendre, et même à nous apprécier... si elle le voulait. Ses jours seraient moins tristes, je lui adoucirais ses journées et elle m’apprendrait tellement de choses… Que ne puis-je essayer de la convaincre par l’intermédiaire d’Antoinette ?

    — C’est ainsi ma petite chérie. Face à son obstination, nous ne pouvons rien faire.

    Dans ces années où la fortune des de Rubens ne les avait pas encore abandonnés, pareil à leurs ancêtres, ils donnaient des fêtes dans le pavillon sur plombant l'étang. Après que l'on ai fait des promenades sur l'eau en aimable société, et comme l’exigeait la coutume,  ainsi que la bienséance, selon les heures, l’on offrait collations ou soupers dans ce même pavillon qui, en ces temps anciens, resplendissait de sa royale magnificence.

    Cela faisait bien longtemps que les de Rubens n’exerçait plus aucune activité de ce côté-ci du parc. Ce qu’il restait de leur fortune, ne leurs permettait plus d’entretenir ce pavillon qui, malgré sa solitude, tenait toujours debout. Seule Isabelle y venait lire, rêvasser ou dessiner, mais toujours seule. Pourtant, un soir, elle y avait trouvé un long voile de tulle blanc. A qui appartenait-il ? Qui pouvait bien porter ce châle à part la sœur de son père ? Elle n'avait jamais vu sa tante Victoria ; mais puisqu’il n’y avait plus, à part elle, aucune personne qui venait de ce côté-ci du parc à la nuit tombée, ce ne pouvait être qu'elle ? Cette tante que Isabelle ne connaissait pas et qui ne fréquentait ces lieux que la nuit tombée, lorsque sa silhouette déformée par une bosse au dos, déportant par obligation sa taille, se confondait alors avec les hombres nocturnes. Victoria sortait pratiquement chaque soir de la vieille tour, puis elle se dirigeait vers l’étang où se trouvait le pavillon, étant sûr de ne jamais y rencontrer âme qui vive.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Octobre 2019 à 11:33

    Bonjour,

    le mystère de plus en plus dense et interessant

     la jeune fille va t elle decouvrir des secrets de famille et les secrets des lieux qu'elle visite là

     

    bon weekend,

    la pluie est revenue en cet automne charmant pourtant, quand les journées sont encore parfois belles et ensoleillées

      • Lundi 7 Octobre 2019 à 12:25

        Bonjour Philippe,

        Je vous remercie pour votre visite régulière.

        Comme je vous l'ai expliqué, vous n'êtes pas au bout de vos surprises,

        Et je pense que cela va continuer de vous passionner.

        Je vous souhaite, à mon tour, une très bonne semaine.

        Amicalement, Ghislaine.

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