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     Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34- 

    Chapitre XVI

    Dans la chambre de Victoria, la fenêtre était ouverte sur une nuit lourde, une nuit sans étoiles, que de lointains éclairs traversaient parfois. Une petite lampe posée sur une table, loin du lit, laissait celui-ci dans l'ombre de la pièce. Le souffle court de sa tante guida Isabelle vers le baldaquin où Victoria terminait sa vie douloureusement. Son cœur battait à coup précipités. Isabelle ne savait plus si elle devait avancer ou rebrousser chemin. Finalement, elle dit à mi-voix :

    Me voici ma tante.

    Isabelle ? Tu viens... quand même me voir ?

    Les mots sortaient avec difficulté de la gorge oppressée de Victoria où juste un léger filet d’air lui permettait de parler.

    Oui. Je n’ai aucun droit de vous juger, ma tante. Vous avez beaucoup souffert et c' est la seule raison dont je veuille me souvenir.

    Souffert... Affreusement.

    Des doigts brûlants se posèrent sur la mains d’Isabelle. Un subtil raidissement de la main de la jeune comtesse, fît comprendre à sa tante que ce devait être dur, pour elle, de sentir son contact, car Mlle de Rubens eut une sorte de sanglot rauque.

    C’est dur d’être là, près de moi, n’est-ce pas ? Près de moi qui ai laissé tuer ta mère sous mes yeux. Va-t’en... oui, cela vaut mieux. Je suis une maudite…

    Isabelle se laissa glisser à genoux et saisissant cette main fiévreuse qui, par sa faute, ne sachant par quel réflexe, se retirait encore.

    Non, ma tante. Ne retirez pas votre main. Je resterai près de vous. Je suis venue de mon plein gré avec l’idée de vous pardonner comme Dieu nous pardonne nos péchés. Je n’ai pas de colère ni de rancune contre vous. Ne parlons plus de ce passé douloureux pour vous comme pour moi. Ma pauvre mère souffrait beaucoup moralement. Mon père, sous l’influence redoutable de cette d’Argenson, ne lui rendait pas la vie facile. Elle ignorait ce que lui réservait ma futur belle-mère, comme elle ne pouvait se douter de ce qui l’attendait un soir de promenade près de l’étangMère ne pourra trouver le repos que lorsque la meurtrière sera punie. Sachez qu’elle vous a pardonné, et que la justice divine à déjà commencée de faire son œuvre. Vous obtiendrez la joie éternelle et le repos de votre âme de par votre aveux sincère, ma tante. Votre remord suffit à Dieu pour votre pardon. La voix d’Isabelle tremblait d’émotion. Dans la pénombre, son regard distinguait mal la figure de la mourante. Pendant un long moment, elle n’entendit plus que sa respiration sifflante. Isabelle pensait que peut-être sa tante n’arriverait plus à parler, quand subitement Victoria murmura :

    Tu as bien souffert par cette femme, autrefois, et je suppose encore aujourd'hui, n'est-ce pas ? Angèle était au courant de bien des choses qui se passait au château par ta préceptrice, et par Dominique... Tâche de savoir qui a commis ce crime. Ce n’est pas facile après tant d’années ; mais si ma confession peut faire que tu puisses, avec l’aide de tes cousins... oui, je sais qu’ils sont près de toi... et qu’ils vont tout faire pour t’aider... si je puis faire, avec ma confession, que cette meurtrière soit punie ?

    Oui. Ma belle-mère me hait. Mais je me défendrais contre elle... Maintenant, ne parlez plus, ma tante. Je sais que vous voulez vous racheter, mais vous vous fatiguez, et ce n’est pas bon pour ce que vous avez.

    Si, je dois te dire encore... Je fais de toi ma seule héritière. Je te lègue ma fortune qui est conséquente... et mon violon. C'est un stradivarius. Il vaut très cher. Tu pourras le faire expertiser et le vendre si tu veux.

    Ce sera un peu de toi qui vivra à travers lui.

    Non, ma tante. Je le garde. Il est très précieux pour moi. A travers lui, j’ai apprit à te connaître un peu.

    Tu ne peux savoir le bonheur que tu me donnes… A cette heure, de ma famille, tu es la seule personne qui me fais montre d’un peu de compaction et de tendresseJe sais... je sais que mère a fait de toi son héritière... et j’en suis heureuse... ainsi, ton avenir... est assuré. Antoinette ne veut rien. Elle rentrera chez les trappistines après ma mort. C’est, je pense, pour gagner le salut... de mon âme... aussi, je ne veux pas la décevoir. L’abbé Forges va venir tout à l’heure. Puis elle se tut. 

    Toujours à genoux près du lit, Isabelle, surprise, se sentait heureuse de savoir qu'enfin sa tante acceptait de recevoir l'extrême onction.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 6 Janvier 2023 à 09:27

    Bonjour,


    BONNE ANNEE 2023

    du bonheur, de la santé et la joie

     

    et un nouveau chapitre commence

    et a lire en ce nouvel an

     

     




    Voici arrivé le premier vendredi
    De l'année 2023, et chez mes amis
    De blogs je passe souhaitant
    Un weekend bien charmant

    Meme si en majorité et souvent
    C'est la pluie et le vent
    Qui se pointent avec parfois
    La neige ici et là
    C'est au coeur
    Que restent nos bonheurs
    Belle parure de la saison
    D'hiver que nous vivons

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