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    Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Depuis que la jeune comtesse de Rubens était revenue de chez son oncle, elle se sentait anormalement bien. Elle n'avait pas revue son père et les deux femmes qui l'accompagnaient. Elle se sentait légère, enjouée et à son aise. Elle profitait de son cher Monteuroux en tout liberté, et ne ressentait pas la désagréable impression de rencontrer au détour d'un chemin, la femme de William. Quant aux relations qu'elle poursuivait avec son père, elles n'avaient guère changé depuis le jour ou elle était partie pour l'Angleterre. Elle ne l'avait pas revu depuis et ne s’en portait pas plus mal. L'après-midi de sa visite à Aigue-blanche, Isabelle se sentit tout de suite en confiance. La comtesse Marie-Catherine avait déchanté au sujet de la d'Argenson et de sa fille depuis que celle-ci avait épousé son fils. Elle avoua à sa nièce qu'elle s'était trompé sur les intentions de sa belle fille, ainsi que sur celles de sa mère qui était une femme sans cœur, manipulatrice et menée seulement par l'appât du gain. Ces aveux avaient le parfum du repentit vis à vis d'elle, ce qu'elle prit en compte, mettant cela sur sa crédulité vis à vis de la d'Argenson. Délaissant un moment son ouvrage, la mère de William l’interrogea avec intérêt sur sa vie en Angleterre et parut satisfaite d’apprendre qu’elle y avait été très heureuse. Dans une sérénité parfaite, Juliette prépara le thé qu'Isabelle l’aida à servir. Après cela, les jeunes gens se mirent à causer entre eux de choses et d’autres. Isabelle, très gaie lorsqu’elle se trouvait dans une ambiance sympathique, racontait avec humour des anecdotes qui amusaient André et Juliette tout en amenant un sourire sur les lèvres sérieuses de William. Puis l’entretien glissa sur la littérature anglaise que connaissait les deux frères. William qui avait peu parlé jusque-là, émit des réflexions dont la finesse et la lucide intelligence frappèrent Isabelle. En l’écoutant, elle comprit qu’André, Juliette et lui, dans une limite modeste, se tenaient au courant du mouvement intellectuel par goût et non par snobisme, ainsi que tant d’autres le faisaient. Comme les visiteuses se retiraient, reconduites par Juliette et William, un petit garçon parut dans la cour en compagnie d’une nurse. Juliette s’écria :

    Voilà Thierry ! Viens dire bonjour à Isabelle mon petit !

    L’enfant s’approcha. Il était fin de corps et de visage. Son teint rose et blanc avait l’apparence d’une délicate porcelaine. Des boucles brunes entouraient sa petite frimousse et deux beaux yeux bleu, pareil à ceux de sa mère, se levèrent sur Isabelle. Son regard la saisie au plus profond d’elle-même. Ces yeux : les mêmes yeux angéliques que Ludivine, Et cette grâce déjà doucereuse avec laquelle cet enfant la saluait, la dérangeait. On ne pouvait s’y tromper. L’enfant avait beaucoup de ressemblance avec sa mère. Machinalement, elle tourna la tête vers William. Il regardait son fils, et la façon dont il le fixait était dur. Pourquoi cette dureté ? Isabelle se posait la question, mais ne tenait pas à en connaître les raison pour lesquelles il le regardait si durement, de peur d’en trop bien en comprendre le sens.

    Thierry. Va maintenant prendre ton goûter. Lui dit-il d’un ton bref.

    Isabelle, plus que surprise, garda pour en son fort intérieur l’effet qu’avait sur elle le ton que William venait d’employer envers son petit garçon. William avait l’air très contrarié quand il s’adressa à la nurse sur un ton qui ne supportait aucune réplique :

    Comment faut-il vous expliquer les choses, Mlle Catelin ? Je vous ai déjà prié, de le faire rentrer assez tôt pour qu’il puisse goûter à quatre heure, et se reposer ensuite. C’est une prescription du médecin qui doit être suivit à la lettre et ne souffre d’aucune dérogation.

    Mais Mme m'a recommandé de bien lui faire prendre l'air !

    Madame n'a pas son mot à dire ! Je suis encore maître chez moi, me semble t-il ! Mes instructions doivent être respectées ! Est-ce claire !

    La mince Anglaise lui jeta un regard en dessous et répondit d’un ton pincé :

    Bien, Mr le comte.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Février 2021 à 09:34


    Bonjour,

    toujours pris par la lecture de cette sage, de nouveaux personnages apparaissent

    et l'intrigue continue doucement, mais surement

     



    Je ne suis pas là demain vendredi
    Donc je viens sur ton blog aujourd'hui
    Te souhaiter un bon weekend a l'avance
    En ce jeudi vue cette circonstance

    Et dimanche de la Saint Valentin
    J'ai programmé un poème sur l'amour
    Sur les amoureux qui toujours
    Rêvent de leur passion, de ce bonheur divin

    2
    Jeudi 11 Février 2021 à 11:45

    Coucou Philippe,

    Merci pour ta gentille visite sur le blog lecture.

    Tu as raison de te changer les idées si tu en as la possibilité.

    Je te souhaite le meilleurs, moi aussi.

    Je vais tâcher d'aller lire ton poème sur les amoureux.

    Bonne ST Valentin ! 

    N. GHIS.

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