• Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -105-

    Le mystère de l'étang-aux-ormes. Page -34-

    Dans ce Monteuroux qu’elle avait habité seulement pendant les mois d’été, ce Monteuroux qu’en vérité, la jeune comtesse n’aimait pas du temps de sa courte vie, Isabelle n’avait pas beaucoup de souvenirs des jours heureux qu’elle avait dû vivre entre son père sa mère... et ce cousin avec lequel elle aimait tant jouer

    A l’étage au-dessus, le violon de Victoria gémissait. Isabelle s’approcha de la fenêtre. La lune était pleine. Elle éclairait fantastiquement la vallée endormie. Il n’y avait pas un brin de vent. La végétation immobile formait des ombres qui se détachaient dans la nuit éclairée. Tout se confondait en ce soir de pleine lune... Une nuit comme celle-ci ou Daphné de Rubens était sortie du château, sans son mari, pour se diriger vers le parc ou l'étang-aux-ormes révélait toute sa beauté romantique, offrant son miroir d'un noir envoûtant ou des cygnes d'un blanc immaculé dormaient se souciant peu de leur plumages qui se reflétaient dans cette eau sombre... et puis...

    Isabelle frissonna en imaginant sa mère en train de se noyer. La belle nuit claire lui parut tout à coup sinistre. Une deuxième plainte déchirante échappée du violon de Victoria, tendit ses nerfs à l’extrême. Des larmes roulèrent sur ses joues.

    Oh ! Maman ! Dit-elle tout bas. Que tu me manque ! Je ne suis pas aimée dans ce château. Père m’a délaissé depuis que tu es partie...

    Ses yeux erraient sur la vallée endormie et sur les bois silencieux. Vers la droite, le grand manoir d’Aigue-blanche qui avait dû assister à des festivités du temps de sa splendeur, se cachait derrière de grands chênes  centenaires qui avaient, eux aussi, dû vivre certaines transformations que dame nature réserve souvent à la planète.  Isabelle songeait que Catherine de Rubens avait décidé à les faire abattre à un moment où elle se trouvait vraiment dans une situation financière plus que précaire. Mais un tel sacrifice ne semblait plus être autant d'actualité, puisque William allait épouser Ludivine... et sa fortune.

    — Mon cousin est vraiment étrange... Pensa la jeune comtesse.

    Cet après-midi, en quittant le manoir d'Aigue-blanche, Adélaïde et elle, l’avait rencontré qui revenait accompagné de sa sœur Juliette lors d’une promenade à cheval qui se terminait. Tous deux avaient dit adieu à Isabelle la veille. La jeune Juliette avec sa cordialité habituelle et lui, froidement. Il avait, en cette fin après-midi, cet air lointain qu’on lui remarquait souvent et semblait guère heureux de les rencontrer. Comme Adélaïde lui souhaitait ses vœux de bonheur à l’occasion de son prochain mariage, il lui avait répondu sur un ton sec :

    Merci.

    Isabelle avait remarqué son air peu avenant ; mais elle n’avait rien dit concernant cette union qu'elle n'approuvait pas. De ce qu'elle aurait pu dire qui aurait sonné faux, elle n’en pensait pas un mot. De plus, Ayant été évincée de la cérémonie, rien ne la forçait à lui souhaiter joie et bonheur, vu le ton employé par William pour remercier sa marraine. L'air peu avenant qu'il affichait, lui donnait aucunement l'envie de se faire rabrouer ! S'abstenir était la meilleurs solution. Avait-elle rêvé sa mauvaise humeur ? Isabelle savait lire dans son regard, et elle avait, juste un instant, cru voir dans ses yeux tournés vers elle l’espace d’une seconde, une étrange expression de perplexité, d’angoisse et de doutes. Elle le sentait anxieux, loin d'être satisfait de ce mariage arrangé. Dans son fort intérieur, après la scène dont elle avait été témoins près de l’étang, Isabelle avait deviné que William ne se mariait guère de gaîté de cœur. Qui donc l’avait forcé à redonner sa parole à Ludivine, si non la d’Argenson, sa mère, et à n'en pas douter, son propre père qui avait dû user de toute sa force de persuasion pour faire céder son cousin. Isabelle sentait au fond d'elle-même que William n'était pas satisfait d'avoir été obligé de prendre pour femme, contre son grès, celle qui lui était destinée.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 16 Octobre 2020 à 10:51

    Bonjour

    encore un suspens intéressant et cette destinée de la jeune fille

    que j'attends en ces pages prochaines

    quelle vie va t elle vivre la bas au loin de sa belle famille détestée eh eh eh

     

    bon et beau weekend

    la météo annonce du soleil dans toute la France
    ces jours seront ensoleillés,
    on va en profiter de cet automne frais mais beau entre deux pluies

    hi hi hi


      • Lundi 19 Octobre 2020 à 12:32

        Bonjour cher Philippe,

        Pardonnez-moi de ne pas vous avoir répondu plus tôt.

        Le temps, en ce moment, entre les visites à l'hôpital

        et mes occupations journalières,

        je n'ai pas trop le temps et le goût d'ouvrir mon PC.

         

        Pour le moment, dans le var et surtout à Toulon, il fait soleil.

        Le week-end n'est pas folichon surtout que je suis seule.

        J'ai mes petits enfants et mes deux grands enfants qui sont adultes,

        mais leur temps est prit par leurs obligations.

         Ils viennent me rendre visite quand ils le peuvent, 

        mais avec ce Covid, nous nous voyons le moins possible 

        afin d'éviter tous les risques d'une contamination.

        Je vous souhaite quand même une très bonne semaine.

        Amicalement, Ghis.

         

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